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La Brasserie de Tahiti contrainte de réduire le temps de travail de ses salariés

Des cadres aux ouvriers, les 400 salariés du producteur de bière sont visés par cette mesure.

La reprise de la vente d’alcool n’aurait pas suffi à redresser les comptes de la société. Si la consommation des particuliers a permis un léger rebond, les gros clients restent pour la plupart aux abonnés absents. « Les hôtels sont toujours fermés, les restaurants sont plus ou moins ouverts, les magasins c’est pareil, tant que tout ce secteur ne sera pas vraiment en action, la vente de bière ne sera pas aussi performante qu’avant » indique Gilles Helme, délégué syndical A Tia i Mua.

Malgré des économies sur les charges de fonctionnement, la Brasserie n’est plus en mesure d’absorber le coût de la masse salariale. Soit une charge d’environ 230 millions de Fcfp par mois. Les syndicats en sont désormais convaincus : « tant que la pleine activité n’est pas effective », un plan de sauvegarde s’impose « sans plus attendre ». Une première mouture présentée par la direction prévoit de réduire le temps de travail de 10 à 50%. Pour amortir la perte de salaire des 400 salariés, la convention propose de solliciter l’aide du Pays via le contrat de soutien à l’emploi (CSE). « Le dispositif prévoit une compensation par le Pays à hauteur de 90%, on est tombé d’accord là-dessus avec la direction, maintenant on espère une aide du pays. »

Pour la tranche des salariés maintenus à 50%, le comité d’entreprise accorde une aide exceptionnelle de 20 000 par mois, pendant six mois. « Si l’activité reprend et que les ventes s’améliorent, les salariés seront progressivement amenés à faire des heures supplémentaires » pour compléter leur salaire, note le délégué syndical de Otahi dans une note en interne. Il ajoute que « les plus bas salaires (en dessous de 200 000 Fcfp) seront les moins impactés. »

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Longuement étudié par les quatre sections syndicales, le protocole a finalement été signé jeudi matin. Il comporte cependant quelques « garde-fous » selon le syndicaliste. À l’instar d’une clause de renégociation du temps de travail, au cas où l’aide du pays était refusée. Ce qui est fort probable craignent les organisations syndicales. Le cas échéant, elles mettraient alors sur la table une réduction de 30%, mais pour tout le monde. Une option qui présente toutefois des travers. Car en fonction des services et des postes, les salariés feront plus ou moins de présence que de travail effectif. « Sur les 70% on s’aperçoit que certains ne vont réellement travailler que 30%, sur les 40% restant, il faut les affréter ailleurs ». Il serait alors question de leur confier des missions normalement attribuées à des prestataires.

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