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La citoyenneté maohi, ça changerait quoi ?

En début de semaine, le député Tematai Le Gayic a lancé une pétition pour obtenir la création d’une citoyenneté maohi. Que représenterait ce changement ? Quelle différence entre citoyenneté et nationalité ? Et qu’en pense la population ? Éléments de réponse. (Archives TNTV)

La citoyenneté maohi, ça changerait quoi ?

Disposer d’une citoyenneté propre, c’est le nouveau cheval de bataille du député Tematai Le Gayic qui a entamé une tournée parlementaire sur la question. Dans le public, beaucoup ont déjà leur opinion. Mais l’idée doit encore faire son chemin.

« Pour moi, l’important c’est de la faire. Il faut réfléchir. Mais il faut qu’on le fasse », explique une femme interrogée dans les rues de Papeete. « Je dirais ‘non’. Je préfère qu’on reste comme ça, en tant que Français. Tout est décidé par la France. On est Français. On est la Polynésie française. L’argent c’est la France », estime de son côté un passant. Un autre est d’un avis opposé : « On n’a pas les mêmes avantages. Il y a trop de décalages. Donc je trouve qu’il a raison. Et je suis fière de ce monsieur. J’aime bien avoir un député qui pense à moi, qui se bat pour moi ».

Le grand public attend à présent des précisions sur les modalités de cette citoyenneté. Notamment savoir si elle sera compatible avec la nationalité française.

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« D’un côté, la citoyenneté, c’est un acte d’engagement citoyen. De militer, ou non, de s’investir, ou non, pour une terre, une langue et une histoire. Et aussi pour un destin. Alors que la nationalité, c’est la situation photographique, à un moment donné, de la bannière sous laquelle on nous délivre un passeport », explique Richard Tuheiava, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée et avocat de profession.

500 signatures en 3 jours

Et si le processus aboutit fin 2024 comme, l’espère Tematai Le Gayic, le Pays aura-t-il les ressources suffisantes pour, par exemple, fonctionner avec davantage d’employés locaux ?

« Là où il y a un vivier, dans les cadres et le citoyens maohi, c’est là qu’il faut aller chercher. Il faut apaiser les choses et faire en sorte, au titre d’un programme d’éducation politique sur du moyen terme, que les gens comprennent qu’on peut rester sous la nationalité française et commencer à exercer une citoyenneté maohi », ajoute Richard Tuheiava.

Le député Le Gayic dit être ouvert à la discussion. La pétition qu’il a lancée devrait faire office de baromètre pour sonder la population. Elle a recueilli 500 signatures en 3 jours. Le parlementaire espère atteindre les 100 000 avant un déplacement au siège des Nations Unies, en octobre prochain.

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