Poumon économique de la Polynésie, le port autonome fait partie des établissements publics nécessaires au développement du Pays. En cas de cyberattaque, la sécurité des navires, des personnes et le trafic de marchandises pourraient être remis en cause. Ce risque, les sociétés privées comme les armateurs y sont également exposés, notamment avec la digitalisation des services.
« Il y a quelques années, des grands armateurs ont pu subir des cyberattaques, voire être paralysés dans l’ensemble de leurs mouvements à l’échelle du monde entier, raconte Stéphane Renard, coordinateur du cluster maritime. L’objectif aujourd’hui, c’est d’engager l’ensemble des acteurs, publics et privés, dans cette dynamique de comment on se renforce, comment on se protège, et comment on peut participer avec ce qui s’organise à la fois sur le plan national, régional, international, pour faire partie de ces grands ensembles, de ces grandes dynamiques, et ne pas être marginalisé sur ces enjeux et rester au cœur de l’action. »
Parmi ces grands ensembles existants, le groupement national France cyber maritime qui regroupe déjà des grandes enseignes françaises, des associations et même des hackers éthiques. Son réseau de compétences est mis à disposition pour répondre à une cyber-attaque. La Polynésie et d’autres acteurs locaux pourraient se rapprocher de cette organisation.
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Pour l’heure, une politique publique en matière de cybersécurité sera rapidement mise en œuvre par le Pays, sous la juridiction de l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, l’ANSSI. Car les entreprises polynésiennes sont encore très vulnérables aux cyber menaces. Et l’accueil des jeux olympiques au fenua, l’a encore récemment démontré.
Eugène Sandford, directeur général de l’économie numérique (DGEN), explique que des réunions ont lieu « toutes les semaines avec l’ANSSI pour voir ce qu’on peut faire ensemble, qu’est-ce qu’on met comme projets, etc. (…) 90% des entreprises qui ont brûlé sans avoir de sauvegarde de données ne se remettent pas d’affaires. Et un incendie, c’est comme si vous aviez tout bloqué dans votre entreprise. Le piratage, ça peut être ça. »
Autre acteur primordial dans la protection des données, également appuyée par l’ANSSI, l’armée française présente sur terre, dans l’air et sur mer, avec des moyens toujours plus sophistiqués.
Pour le commandant Daniaud, officier de sécurité des systèmes d’information au sein des FAPF, les attaques auxquelles le fenua est confronté mettent en lumière les spécificités du territoire, notamment sa géographie. « Par exemple, dans le cas d’attaques menées sur les câbles sous-marins, la difficulté est d’intervenir rapidement, réparer rapidement ces câbles. C’est vraiment un défi particulier si des attaques de ce type sont menées sur des câbles sous-marins.«
Le sujet ne cesse de prendre de l’ampleur au fenua, où les géants du net comme Google sont déjà prêts à s’implanter.