La précarité menstruelle, un sujet encore tabu en Polynésie

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C’est un problème de société qui touche une femme sur 10 en métropole : la précarité menstruelle. Une difficulté financière à se procurer des protections périodiques que rencontre les femmes aux revenus très faibles, les détenues et de nombreuses élèves, du collège à l'université En Polynésie, toujours tabu, cette problématique est pourtant bien présente.

Publié le 12/02/2021 à 9:52 - Mise à jour le 12/02/2021 à 9:53

C’est un problème de société qui touche une femme sur 10 en métropole : la précarité menstruelle. Une difficulté financière à se procurer des protections périodiques que rencontre les femmes aux revenus très faibles, les détenues et de nombreuses élèves, du collège à l'université En Polynésie, toujours tabu, cette problématique est pourtant bien présente.

Les choix sont nombreux en matière de protections périodiques. Mais voilà, pour certaines, elles restent encore difficile d’accès. Avehei et Faimano, qui bénéficient chacune d’une bourse étudiante respectivement de 67 et 40 000 Fcfp, font parfois l’impasse sur l’achat de serviettes, au risque de se retrouver dans une situation inconfortable. « Généralement j’achète un paquet par mois mais c’est vrai que des fois, tellement c’est douloureux, tellement c’est long, ça dure une semaine, je n’arrive pas, j’essaie de demander de l’aide un peu partout et ça me pose problème, ça me fait honte je dois l’avouer, parce que normalement je suis censée savoir me débrouiller seule. Surtout que je suis une fille, il faut savoir être propre. Donc voilà, c’est un sujet quand même assez difficile pour moi » confie Faimano.

« 3500 Fcfp pour la chambre, ensuite il y a les courses du mois à faire, après il y a des économie à faire pour le permis de conduire, les économies en France… Les serviettes hygiéniques ça vient après« , admet Avehei.

La précarité menstruelle est un sujet qui reste tabu en Polynésie. Certaines jeunes femmes emploient des moyens alternatifs qui peuvent être facteurs de risques pour la santé… « Je connais deux techniques : soit tu utilises un vieux pahi’i, que tu es obligée de rincer à chaque fois, que tu dois changer donc tu dois en avoir au moins 4. Soit tu dois faire du rembourrage avec le papier toilette et ça c’est vraiment très gênant parce qu’en plus le papier toilette s’effrite… » nous dit Faimano.
« Dans un paquet il y en a au moins 12, sur 7 jours, on réparti pour en avoir au moins une par jour, alors que ça ne devrait pas être ça. Des fois ça fait des bobos ou ça démange… » ajoute Avehei.

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À la rentrée prochaine, Avehei et Faimano devraient entamer un nouveau cursus scolaire en métropole. Elles espèrent que leurs témoignages vont faire évoluer les mentalités face à cette problématique.

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