La partie graphisme de la conserve a été travaillée localement pour présenter un produit semblable à ceux que l’on retrouve dans les épiceries fines. Segment de marché visé. Les produits sont sans additifs, sans conservateurs ni colorants. Bio.
La conservation longue durée, est obtenue par un traitement thermique appliqué au produit. Et, le thon est frais, péché localement à l’hameçon, s’inscrivant dans une pêche durable. « j’ai trouvé important de valoriser cette filière » explique la jeune chef d’entreprise.
La production a démarré il y a deux semaines. Ce produit de qualité est fabriqué dans l’arrière boutique. Vaimiti se fait livrer du thon frais chaque semaine. Ici pas de poisson congelé, le thon est aussitôt découpé et cuisiné. Il faut 30kg de poisson pour 450 conserves.
Le secret de la cuisson pour concocter des rillettes de thon, est bien gardé. Ce que l’on sait, c’est qu’il faut compter 135g de thon pour une conserve de rillette qui est ensuite scellée et prête à être stérilisée.
Cette opération se fait dans un autoclave. Chaque conserve y est entreposée pour une cuisson au bain-marie: « L’autoclave, est une espèce de grosse cocote minute qui va permettre de stériliser les boites, de monter en température au-dessus de 100°, et c’est ce traitement qui assure la conservation du produit. » précise la jeune femme.
Une fois sorties de l’autoclave, les conserves ne sont pas de suite commercialisées. il faut attendre sept jours. « On vérifie la stabilité de la conserve, et dans sept jours, on fera un test de PH. »
Argument à l’appui, « On ne peut pas produire ce type de produit et avoir le même prix qu’une boite de thon mayonnaise qui vient de Thaïlande, parce qu’ici, la main d’œuvre est plus chère, et cela assure la viabilité économique de mon projet. »
Après, il faut savoir ce que l’on veut. Développer l’emploi local à un coût. Autant pour le chef d’entreprise que pour le consommateur. Et si l’on veut booster l’économie locale, il n’y a pas 36 000 solutions. Il faut consommer local et être prêt à débourser un peu plus, en fonction de ses moyens, bien évidemment. En se positionnant dans la niche de l’épicerie fine, voire de luxe, Vaimiti cible une clientèle aisée qui n’attend pas la fin du mois avec impatience.
Depuis la création de son entreprise, la jeune femme a embauché deux personnes de Papara. Deux personnes qui grâce à elle ont trouvé un emploi dans leur commune. De plus, en choisissant de faire appel à des agriculteurs locaux pour ce qui concerne l’approvisionnement en vanille, citron et gingembre, elle améliore le quotidien de ceux-ci.
Et comme le « manger mieux et bio » est tendance, et qu’à Tahiti comme ailleurs, la tendance fait loi, nul doute que son épicerie fine qui ouvrira officiellement le 10 avril sera un détour incontournable pour tous les fins gourmets de Tahiti.