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La station de sauvetage en mer de Hiva Oa radiée de la Fédération

La station de sauvetage en mer de Hiva Oa radiée de la Fédération

Elle a coûté près de 120 millions de Fcfp, et elle fait l’objet de toutes les convoitises. La nouvelle pilotine de sauvetage attendue aux Marquises d’ici deux mois est la première du genre au fenua.

Insubmersible, autoredressable, cette navette de première classe peut naviguer dans une mer agitée.

Sa construction a été initiée par les bénévoles et les autorités de l’archipel il y a plus de 10 ans. Et permise après la signature d’une convention, il y a trois ans. Financée par l’État et le Pays, elle est vouée à compléter le dispositif d’Evasan, aux Marquises, et devait être confiée à la station de sauvetage de Hiva Oa… Station radiée de la fédération vendredi dernier. « C’est une décision de l’Assemblée générale de la fédération, qui a décidé de nous radier, au motif pas très clair que l’on ne serait pas dans l’esprit de la FEPSM, et qu’on ne serait pas dans le jeu des formations de la FEPSM, déclare Marc Tarrats Président de la station de sauvetage en mer de Hiva Oa. En substance, c’est cela. C’est un processus qui vient dans un contexte particulier qui est celui de la nouvelle vedette de sauvetage hauturière que la station de sauvetage devait recevoir, qui a été financée par l’État, par le Pays, qui était normalement prévue pour notre station. Et puis, au fur et à mesure du temps ces trois dernières années, on a commencé à constater petit à petit que de plus en plus, il y avait des velléités de récupérer cette vedette plutôt pour Tahiti ou les îles Sous-le-Vent, je ne sais pas pour qui. Mais d’y mettre un frein. Ainsi, on a eu une tentative, par la fédération, de mettre en place une seconde station alternative à la nôtre, qui rejetterait le projet. Il y a également eu un courrier de la fédération, au mois de mars, demandant que la vedette ne soit plus affectée à Hiva Oa et aux Marquises pour des raisons de compétences ni les moyens. Comme ça a été refusé par le Pays, par l’Etat et par la communauté de commune, signataires de la convention, en dernier ressort, on exclut la station de sauvetage de Hiva Oa comme ça, on règle le problème.« 

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Du côté de la Communauté de communes des îles Marquises, la nouvelle déconcerte. Joëlle Frébault, maire de Hiva Oa, dit ne pas comprendre la décision de la FEPSM : « Nous ici aux Marquises, vraiment, depuis qu’on a appris cette nouvelle, on ne comprend plus rien. (…) Tous les Marquisiens attendent cette navette. C’était vraiment dès le départ pour compléter le dispositif de secours aux Marquises parce que vous le savez très bien, nous sommes à 1600 km de Tahiti et quand on a une urgence, c’est très compliqué pour nous. De plus, l’État et le Pays ont pris la décision de financer cette navette pour les Marquises depuis le départ. L’association de Hiva Oa s’est mobilisée fortement. Des volontaires se sont formés en France et préparés depuis plusieurs années donc on ne comprend pas. Ce n’est maintenant à quelques semaines de l’arrivée de la vedette qu’il faut inventer des prétextes pour qu’elle ne vienne plus aux Marquises. »

Sollicitée, la fédération de sauvetage en mer n’a pas souhaité répondre, face caméra, dans l’optique de calmer le jeu. Elle indique être propriétaire de cette navette, et s’engage à l’envoyer aux Marquises à condition qu’elle soit exploitée selon ses propres règles. Elle dit craindre qu’avec 3% d’interventions par an, dans l’archipel, elle ne soit pas rentabilisée.

« c’est, à mon sens, avoir beaucoup de mépris pour la valeur de la vie humaine aux Marquises.« 

Marc Tarrats Président de la station de sauvetage en mer de Hiva Oa

« Est-ce qu’on est capables de mettre un prix sur une vie humaine ? Ensuite, est-ce que la Fédération se pose la question lorsqu’on met un camion de pompiers, de savoir s’il est rentable aux Marquises. Est-ce que ça a du sens de présenter les choses comme ça ? (…) Cette vedette répond à un besoin, pour les Marquises, de s’équiper. On est à plus de 10 heures d’hélicoptère pour atteindre les Marquises. On n’a aucun moyen militaire basé en permanence sur l’archipel, alors prétendre que ça n’aurait pas lieu d’être aux Marquises c’est, à mon sens, avoir beaucoup de mépris pour la valeur de la vie humaine aux Marquises. (…) Aujourd’hui, la seule chose qui va être démontrée, c’est que la FEPSM n’est pas capable de finaliser un projet déjà prévu depuis 3 ans. On ne voit pas comment, ensuite, les autorités auront envie de confier d’autres moyens nautiques à la fédération, qui ne tient pas ses engagements.

De son côté, la FEPSM, soucieuse de calmer le jeu, déplore néanmoins des pressions politiques.

Elle dit être en pourpalers avec l’Etat et le Pays, financeurs du navire. Et envisager de modifier ses statuts pour sortir de cette situation.

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