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Le cacao, nouvel or noir de Polynésie ?

Crédit : Tahiti Nui Télévision

Le cacao, nouvel or noir de Polynésie ?


Découvert par les Aztèques il y a 4 000 ans, le cacaoyer ou théobroma, de son nom scientifique signifiant « nourriture des dieux », offre des fèves aux milles vertus. Arrivé il y a près de 200 ans dans nos îles, le cacao polynésien n’a jamais réussi à prendre son envol à l’instar de la vanille. Un désintérêt qui a peut-être permis à ces arbres parfois centenaires, de développer des particularités uniques, comme l’explique Philippe Bastide, expert international en cacao : « Comme dans une grande partie du Pacifique, c’est à la fin du XVIIIe siècle, puis une deuxième introduction au XIXe et la plus importante, au XXe siècle. Par contre, l’originalité, c’est que ces introductions du XXe siècle, on ne les trouve pas vraiment en Polynésie. On les trouve plutôt dans les îles qui sont plus à l’ouest. Ce qui fait qu’on a des morphotypes, des types morphologiques de cabosses qui sont assez originaux, qui sont assez rares »

Les milliers de cacaoyers répertoriés sont aujourd’hui devenus une petite source de revenus pour la poignée de familles qui les laissent pousser ou les exploitent. Crédit : Tahiti Nui Télévision

Une typicité que Phillipe Bastide retrouve aussi et surtout dans leurs fèves : « Elles ont une caractéristique gustative originale. Elles sont très douces comme on peut le constater avec des chocolats qu’on déguste ici et c’est vraiment quelque chose d’original par rapport à la population globale de cacaoyers dans le monde ».

Plantés principalement sur les archipels des Marquises et de la Société, les milliers de cacaoyers répertoriés sont aujourd’hui devenus une petite source de revenus pour la poignée de familles qui les laissent pousser ou les exploitent. En association avec des chocolatiers de la place à l’image de Morgane, ces propriétaires sont ravis de collaborer à la relance la filière.

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Exceptionnelle par ses cacaoyers, la Polynésie l’est tout autant par sa filière. Certes peu développée avec ses deux tonnes annuelles, elle a néanmoins l’originalité de maitriser l’ensemble des processus et du fameux concept de « Bean to bar » qui va de la fève à la tablette. « Maintenant, travaillons plutôt sur comment sécuriser des volumes pour que ces chocolatiers puissent avoir une matière première qui vient de Tahiti, qu’on n’ai pas besoin de faire venir du cacao d’ailleurs, recommande l’expert. Je ne connaissais pas du tout cette région du monde. J’ai une toute petite expérience du Pacifique et vraiment, qu’est-ce que c’est bon. »

La filière polynésienne a l’originalité de maitriser l’ensemble des processus et du fameux concept de « Bean to bar » qui va de la fève à la tablette. Crédit : Tahiti Nui Télévision

Un constat éclairé qui rassure la jeune chocolatière aux grandes ambitions : « Je savais que le cacao local, ici en Polynésie avait de l’avenir. Je savais que c’était du très très bon cacao et je suis contente de voir que je ne me suis pas trompée. Une chose est sûre c’est que dès que la filière va renaître de ses cendres on va dire, la demande est là et les plus grands chefs seront ravis d’avoir ce chocolat polynésien. »

Philippe Bastide, invité par la direction de l’Agriculture rendra ses conclusions dans les prochains mois. Des perspectives de développement encourageantes de ce qui pourrait devenir le nouvel or noir polynésien.

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