Votre délégation a été créée en mai dernier suite au passage de l’ouragan Irma. La Polynésie aussi a été touchée par des catastrophes naturelles comme Oli, cyclone de catégorie 4 qui a fait d’énormes dégâts en 2010. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?
« Au niveau des territoires d’outre-mer, il se passe beaucoup de choses, des retours d’expérience. Encore là j’ai pu constater que tous les acteurs travaillent bien ensemble. C’est une décision du président de la République et du gouvernement de dynamiser les actions dans le domaine de la prévention et de la gestion des risques. Notamment le président de la République a annoncé à l’issue de tout le processus des assises de toute l’outre-mer un projet de loi sur les risques majeurs outre-mer. Et ce projet de loi a pour vocation d’entraîner tout le reste. Il y a des mesures qui relèvent de la loi, des décrets qui sont nécessaires, mais aussi il y a des plans d’action, des actions concrètes au niveau des territoires à mener, en partenariat avec l’ensemble des acteurs concernés. Donc l’objectif est bien de vouloir dynamiser cet ensemble-là. »
Votre objectif est aussi de préserver les vies humaines, la Polynésie est-elle sur le bon chemin ?
« Il y a deux enjeux majeurs en matière de prévention et de gestion des risques. C’est bien sûr préserver les vies humaines, mais c’est aussi de préserver les territoires eux-mêmes, les intérêts de ces territoires, les infrastructures, les activités économiques, leur attractivité pour les investisseurs, pour les entrepreneurs, les assureurs. On l’a bien vu d’ailleurs après Irma pour Saint-Barth et Saint-Martin. »
Quel constat avez-vous pu faire par rapport à la Polynésie, depuis votre arrivée ?
« Cette volonté et cette action très concrète de travail des acteurs tous ensemble. Et c’est essentiel en matière de prévention des risques. Si on veut aller plus vite et plus loin, il faut travailler tous ensemble. Je vois qu’il y a un contact, un travail, des co-constructions entre le Pays et l’Etat. Mais aussi j’ai pu rencontrer des associations. Et le travail avec les communes qui connaissent vraiment les enjeux de leur territoire, leur situation, les populations. Ce travail communes / Pays / Etat, avec l’ensemble des partenaires, y compris les opérateurs de réseau par exemple, est absolument important. Et ce travail est très vivant et actif ici, en Polynésie. »
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Vous avez visité la commune de Mahina et avez découvert le programme mis en place en cas de tsunami. Vous pensez qu’elle est prête ?
« Ce que j’ai vu, c’est vraiment remarquable. Un travail d’information et de sensibilisation de la population, jusqu’aux plus jeunes dans les écoles. Un travail d’identification où les risques pourraient avoir lieu. Une identification très claire des endroits où se rendre en cas d’événement climatique de submersion par exemple. Les balisages de signalisation de cheminement et puis les exercices qui sont réalisés. Et là on m’a même dit que lors du dernier exercice, les grands du collège ont attendu les petits de l’école pour les porter sur leur dos, ça veut dire que là on a gagné. Moi j’ai vu un tavana et une équipe très engagés avec l’ensemble des partenaires et j’espère que ce qui se passe à Mahina fera tache d’huile à l’échelle de la Polynésie. »