Site icon TNTV Tahiti Nui Télévision

Le déploiement de la 5G suscite l’inquiétude d’habitants de Tahiti

Léonard Maiau et sa famille assurent vivre un cauchemar depuis l’installation d’une antenne relais à quatre mètres de leur maison. Dans le foyer, on se plaint de migraines et de pertes de mémoire. « Tout ce qu’on demande, c’est qu’ils déplacent leur antenne, qu’ils la mettent ailleurs. Ce n’est pas la place qui manque, estime Leonard. Ils peuvent monter plus haut, de l’autre côté. Il y a de la place. (…). Le 5G va arriver bientôt, ça va être pire. On va être impactés plus fort. »

Supa, lui, vit à 230 mètres d’une antenne relais. Opéré du cœur dans l’Hexagone il y a quelques années, le matahiapo dit craindre pour sa vie. « Avec la 3G, j’ai été vraiment bien irradié. Qu’est-ce que ça va être la 5G ? Je vais crever s’il y a toujours ça là. C’est de la légitime défense. C’est cette antenne ou ma vie. On ne nous entend pas, ça fait 11 ans que je gueule dans le désert. À 77 ans, je n’ai rien à perdre. Je veux sauver mon peuple ». Celui qui se dit hypersensible aux ondes électromagnétiques, a fermé la terrasse de sa maison avec des plaques d’aluminium.

Les dossiers de Léonard et Supa sont suivis par Me Usang. « C’est un dossier difficile pour tout le monde dès lors que la problématique de la 5G est double. Ce sont des problèmes techniques, sanitaires, mais aussi juridiques, parce qu’on ne connait pas les effets, les conséquences sur la santé publique. Nous ne connaissons pas à l’heure actuelle et surtout en Polynésie, avec la proximité des pylônes et des habitations, les conséquences liées au déploiement de la 5G. (…) Avec la 3G, mon client a déjà subi des conséquences sur sa santé. Le problème juridique et médical, c’est qu’il n’y a aucun expert en Polynésie capable de définir l’ampleur des éventuels dégâts de la 5G. » 

– PUBLICITE –

En 2020, le pays avait envisagé une étude d’impact avant le lancement de la 5G. La pandémie de Covid a tout annulé.

Au fenua, l’ANFR, l’agence nationale des fréquences, représentée par Emmanuel Dujardin, contrôle les installations radio existantes grâce à des appareils de mesure. « Cela nous permet de vérifier que les fréquences émises sont bien en accord avec les déclarations faites par les opérateurs« .

Selon le directeur de l’ANFR, aucun cas où les normes n’ont pas été respectées n’a été recensé.

Selon une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, les réseaux 5G opérant dans ces fréquences ne présentent pas de risques majeurs pour la sécurité des individus. Pas de quoi rassurer Léonard et Supa. Au sein de l’association Heitaratara, ils réclament un moratoire sur le déploiement de la 5G au fenua.

Pour rappel, il y a une semaine, Vodafone puis Viti ont déjà annoncé le déploiement de leurs offres en 5G. Vini devrait aussi communiquer prochainement sur le sujet.

Quitter la version mobile