La crise Covid avait déjà durement frappé les deux établissements et le récent passage de la Commission de sécurité a scellé définitivement leurs sorts. « Le Covid m’avait empêché de faire les travaux de mise en conformité et le déficit ne me permet pas de les financer aujourd’hui », souffle Charles Beaumont, le propriétaire des lieux.
« Electricité, ascenseurs, chemins d’évacuation en cas d’incendie, manque d’extincteurs, il y a énormément des points qui faisaient qu’on ne pouvait pas leur donner un avis favorable », explique Patrick Bordet, conseiller délégué à la police et à la prévention de la délinquance à la mairie de Papeete et membre de la Commission de Sécurité.
Pour Charles Beaumont, « ce sont des concours de circonstances qui font » que l’exploitation des deux établissements n’est plus possible aujourd’hui : « Je m’y attendais (…) C’est une étape à passer. Je vous l’avoue, pas très agréable et difficile (…) mais la vie continue », ajoute celui-ci, philosophe.
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Fondé en 1962 par son père et ses deux oncles, le Mandarin était une institution : le premier restaurant chinois de Polynésie. « Des centaines de salariés sont passés ici et des milliers de clients », souligne l’actuel propriétaire qui devraient prochainement vendre le mobilier et les murs des deux établissements.
« C’est très difficile »
« C’est vraiment un poids sur le cœur », témoigne sa fille, Eva. « Je suis née ici et j’ai grandi avec les employés. C’est très difficile pour eux aussi. Certains sont ici depuis 30 ans. C’est leur deuxième maison et on est leur deuxième famille. Ils me répètent : ‘on a mal. On ne veut pas que ça ferme mais on n’y peut rien’ ».
Charles Beaumont entend reclasser une partie des 17 salariés à l’hôtel Tahiti Nui, également propriété du groupe familial. Quant aux autres, ils seront « indemnisés au maximum », promet-il. Ce vendredi, le Mandarin accueillera ses derniers clients avant que la page ne soit définitivement tournée.
Outre le Mandarin et le Plazza, la Commission de sécurité a également mené une visite au X-Bar, un établissement de Fare Ute. Estimant que la structure n’était, elle non plus, pas aux normes, elle a prononcé une fermeture administrative pour une durée de trois mois.
Ses gérants ont, eux, prévu de réaliser les travaux nécessaires pour rouvrir les lieux. Si la remise aux normes était effective avant cette date, Patrick Bordet s’est d’ailleurs dit prêt « à convoquer une nouvelle Commission de sécurité » et à « prononcer la réouverture » anticipée en cas d’avis favorable.