Avec 105 900 personnes en emploi au second trimestre 2024, soit 3700 de plus qu’en 2023, la Polynésie française enregistre une nette amélioration du marché du travail. Ces chiffres publiés par l’Institut de la statistique en Polynésie française (ISPF) portent ainsi le taux d’emploi du Pays à 57,7 %, en progression de 1,9 point sur un an.
Parallèlement, la population active, qui regroupe l’ensemble des personnes en emploi ou en recherche d’emploi, atteint 114 500 personnes, soit 62,4 % de la population en âge de travailler. Ce taux d’activité, en augmentation, traduit une mobilisation accrue sur le marché du travail.
Le taux de chômage suit cette tendance favorable et recule d’un point pour s’établir à 7,5 %, son niveau le plus bas depuis 2018. Un repli qui s’explique notamment par une diminution du nombre de chômeurs, passant de 9400 en 2023 à 8600 en 2024.
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Le sous-emploi, qui concerne les travailleurs à temps partiel souhaitant travailler davantage, diminue également : 4700 personnes sont en situation de sous-emploi, soit 4,4 % des actifs, contre 6,1 % en 2023. Enfin, la population des inactifs souhaitant un emploi (ceux qui ne recherchent pas activement un emploi mais aimeraient en avoir un) diminue de 3400 personnes, pour atteindre 22100 individus.
Recul de la précarité chez les jeunes
Pour la troisième année consécutive, le taux d’emplois précaires diminue, note l’ISPF. Ces emplois incluant les contrats courts, les stages et les travailleurs non-salariés contraints, concernent 11,8 % des travailleurs, en baisse de 1,7 point sur un an.
La tendance est particulièrement marquée chez les 15-29 ans, qui restent la tranche d’âge la plus exposée cette précarité. Parmi ceux qui ont un emploi, 21 % occupent un poste précaire, un chiffre en recul de 3,1 points sur un an. En parallèle, le taux d’emploi des 15-29 ans progresse légèrement pour atteindre 36,9 %, tandis que leur taux de chômage diminue d’1,1 point, pour s’établir à 18,1 %.
Des inégalités persistantes hommes – femmes
Si l’emploi progresse globalement, il reste marqué par d’importantes disparités de genre. Le taux d’emploi des hommes (64,0 %) dépasse largement celui des femmes (51,3 %), soit un écart de 12,7 points qui s’est creusé par rapport à 2023 (11,7 points).
Les hommes bénéficient également d’un taux de chômage plus bas (6,3 % contre 9,1 % pour les femmes) et d’un sous-emploi moins marqué (3,8 % contre 5,2 %).
Enfin, les femmes sont plus nombreuses parmi les inactifs ne souhaitant pas travailler à court terme (35,3 % contre 25,3 % chez les hommes). Cette inactivité s’explique en partie par les charges familiales : 20 % des femmes inactives déclarent s’occuper d’un enfant ou d’une personne dépendante.
L’impact du niveau d’études sur l’emploi
L’enquête montre un lien fort entre le niveau de diplôme et l’accès à l’emploi. Les titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur affichent un taux d’emploi de 86,6 %, en hausse de 3 points sur un an. Leur taux de chômage chute à 2,4 %, bien en dessous de la moyenne polynésienne.
En comparaison, les personnes ayant un simple diplôme du brevet ou du certificat d’études primaires ne sont que 40,6 % à occuper un emploi, avec un taux de chômage de 11 %.
Pour les détenteurs d’un baccalauréat, le taux d’emploi atteint 65,3 %. Le chiffre varie selon la spécialisation : 69 % pour les titulaires d’un baccalauréat professionnel, 65 % pour ceux d’un baccalauréat technologique, 59 % pour un baccalauréat général.
Les détenteurs d’un CAP ou BEP enregistrent un taux d’emploi de 61,7 %, tandis que 48,1 % des personnes sans diplôme occupent un emploi.
Moins d’emploi dans les zones rurales
L’évolution de l’emploi varie selon les territoires polynésiens. Les zones urbaines connaissent les meilleures performances, avec un taux d’emploi de 63 % à Tahiti et de 59 % aux Îles Sous-le-Vent. En revanche, les zones rurales affichent un taux d’emploi plus faible : 48,9 % dans la zone rurale de Tahiti et Moorea, 57,6 % aux Tuamotu-Gambier, 60 % aux Marquises.
Aux Australes, l’emploi a fortement progressé : le taux d’emploi y atteint 65,4 %, soit une hausse de 10,2 points depuis 2021. Cette dynamique est portée par la reprise touristique et le développement du secteur agricole.
Les taux de chômage suivent également des trajectoires différentes : 2,9 % aux Îles Sous-le-Vent (le plus bas du territoire); 3,2 % aux Australes, 4,3 % aux Tuamotu-Gambier, 7,2 % en zone urbaine de Tahiti, 11,1 % en zone rurale de Tahiti et Moorea
Dans les archipels éloignés, le marché du travail reste plus difficile d’accès, notamment en raison d’une offre d’emplois limitée et d’un accès restreint aux services publics de l’emploi.