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En 2023, 37% de la population sans eau potable

37% de la population sans eau potable


La direction de la Santé a publié son rapport sur la qualité des eaux destinées à la consommation. Le Centre de santé environnementale (CSE) poursuit sa mission de contrôle sanitaire de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine distribuées par les réseaux et fontaines publics.

L’an dernier, en parallèle, 20 communes et le syndicat intercommunal Te Oropaa ont initié un programme de contrôle de la qualité de l’eau sur tout ou partie de leurs ressources, fontaines publiques et/ou réseaux de distribution et 7 communes des Tuamotu (Anaa, Arutua, Hao, Manihi, Rangiroa, Reao et Takaroa) ont initié leurs autocontrôles sur tout ou partie de leurs ressources et/ou fontaines à carte prépayée.

Au total, 1 584 prélèvements ont été effectués sur des réseaux de distribution, 29 prélèvements sur des fontaines de distribution à carte prépayée (Tuamotu), 313 prélèvements sur des fontaines publiques et 97 prélèvements sur des ressources.

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Les résultats de la qualité des eaux distribuées ont été établis à partir de l’ensemble des résultats obtenus, souligne la direction de la Santé.

Selon le rapport, 63% de la population a accès à l’eau potable en Polynésie française en 2023. Au sein de chaque archipel, la part de population ayant accès à l’eau potable est :
– 69% aux Iles du Vent ;
– 77% aux Iles Sous-le-Vent ;
– 23% aux Australes ;
– 1% aux Tuamotu-Gambier ;
– 0% aux Marquises.

Les principaux résultats sont les suivants :

Les eaux de consommation par archipel :

Les raisons de la mauvaise qualité de l’eau distribuée sont connues explique la direction de la Santé : l’utilisation exclusive de captages d’eaux superficielles, la mauvaise exploitation des installations de traitement d’eau potable, la vétusté des ouvrages existants, l’absence de traitement adapté et de désinfection des ressources, le non-fonctionnement d’installations de traitement d’eau alors qu’elles ont été réceptionnées.

Sur les 272 résultats non conformes relevés sur les réseaux, 261 (soit 96%) montraient la présence de germes témoins de contamination fécale. À noter que 128 analyses présentaient des Escherichia coli, bactéries pathogènes pour l’homme. 58 analyses (21%) présentaient des non-conformités physico-chimiques, et notamment une forte turbidité, signe du recours à des eaux de surface connues pour être vulnérables aux apports terrigènes.

Les fontaines publiques ne distribuent pas toujours de l’eau potable

En 2023, sur les 23 fontaines publiques contrôlées (hors Tuamotu), seules les fontaines Papemato à Papara, Van Bastolaer et Hélène Auffray à Taiarapu Est et Temae, Paopao, Nuuroa, Afareaitu et Vaiare à Moorea ont délivré une eau potable. Pour certaines fontaines publiques pourtant équipées de systèmes de traitement de l’eau, les résultats s’avèrent variables et généralement non potables. C’est également le constat qui est fait aux Tuamotu sur les 23 fontaines à cartes prépayées contrôlées, bien que le peu de résultats ne permette pas de généraliser la situation.

Les efforts et les investissements doivent se poursuivre, souligne l’institution. En outre, le recours à des outils d’aide peut aussi s’avérer utile, tels que la mise en œuvre des Plans de Sécurité Sanitaire des Eaux (PSSE), outil préconisé par l’OMS depuis 2004.

Quatre PSSE ont été établis par les communes de Bora Bora, Papeete, Pirae et Moorea et que dans le cadre du programme PROTEGE (Projet régional océanien des Territoires pour la gestion durable des écosystèmes), 6 PSSE supplémentaires ont été finalisés (Rimatara, Paea, Tumaraa, Mahina, Hao et Tubuai). Grâce au projet PROTEGE, des outils d’aide et de communication ont également pu être réalisés et un atelier interrégional s’est tenu en avril 2024 pour présenter notamment les PSSE aux maires de Polynésie française.

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