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L’église se positionne contre la PMA

L'assemblée a adopté en première lecture le projet de loi donnant à toutes les femmes l'accès à la procréation médicalement assistée.

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Lesbienne, hétéro, célibataire ou non, toutes les Polynésiennes devraient bientôt avoir accès à l’insémination artificielle ou à la fécondation in vitro (FIV) pour avoir un enfant. L’assemblée nationale a effectivement adopté vendredi un projet de loi relatif à la bioéthique permettant à l’ensemble de la gente féminine un recours à la procréation médicalement assistée (PMA). « Avec la levée de cette interdiction, le projet de loi entend prendre en compte l’infertilité pathologique des femmes non mariées et des deux membres du couple, qu’il soit hétérosexuel ou composé de deux femmes » justifie le texte.

Les confessions ne l’entendent pas de cette oreille, évoquant le droit pour l’enfant de connaître ses deux parents. « Il faut respecter le désir des adultes d’avoir des enfants, mais pas de cette manière. Parce que on oublie trop souvent l’enfant. La loi donne le droit aux adultes (d’avoir recours à la PMA, ndlr), mais l’enfant ? C’est un être humain. Il aussi le droit de savoir d’où il vient » défend Père Joël Aumeran, vicaire général de l’église catholique. « Nous avons la possibilité de dire compte tenu de la loi organique qui demande à respecter les spécificités polynésiennes, que la société polynésienne ne peut pas faire entrer dans sa loi la PMA » tranche Marie-Christine, responsable juridique de la mission catholique.

Mesure phare du texte porté par la ministre de la Santé, Agnès Buzin, la généralisation de la PMA à toutes les femmes présente cependant une alternative coutumière en Polynésie, selon le représentant de l’église protestante. Il s’agit du fa’a’amu : l’adoption. « C’est un moyen pour tout parent qui ne peut pas avoir d’enfant, le maohi a toujours prôné ce moyen-là. Il s’agit vraiment de considérer cet enfant comme son propre enfant » indique Mitema Tapati.

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Une assemblée générale est prévue samedi à l’église Saint-Paul à Mahina où les confessions religieuses débattront de cette question.

Question d’éthique centrale, l’accès aux origines pour les enfants nés d’un tiers donneur a bien-sûr été prévu par le législateur. En effet, « l’article 3 du projet de loi permet à un enfant né d’assistance médicale à la procréation avec tiers donneur d’accéder à un certain nombre de données non identifiantes le concernant, et, s’il le souhaite, à l’identité de celui-ci. » Ce qui représente un changement important par rapport à la législation actuelle, fondée l’anonymat du donneur. « Tout donneur devra ainsi manifester son consentement exprès à la communication à l’éventuel enfant de ses données non identifiantes, et de son identité avant de procéder au don. »

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