Alors que depuis trois semaines les marchés, hôtels, restaurants et cantines du fenua sont fermés ou marchent au ralenti, les acteurs du secteur primaire sont aux abois. Une conjoncture difficile à concevoir pour ces travailleurs de la terre qui se résignent quotidiennement à jeter leurs invendus. « Forcément, on a des pertes, car on a une production importante par rapport à la consommation des cantines scolaires, des restaurants etc. Sachant qu’en plus, on était en pleine rentrée scolaire, donc notre production était prête. J’estime à peu près une perte de 30% du chiffre d’affaires, et d’environ 10 tonnes de salades » déplore Wilfried Chung Sao, d’Agrifarm.
Et même si ces derniers ne baissent pas les bras en proposant en ligne des paniers garnis destinés aux particuliers, il leur est difficile d’avoir un rendement suffisant. D’autres comme Eugénie Lacour, petite productrice, ont dû trouver d’autres solutions comme la vente de plats à emporter pour arriver à se verser un salaire. Pourtant, des solutions avaient été trouvées lors du premier confinement à l’image des « Market Drive » qui avaient reçu un véritable plébiscite des producteurs comme des consommateurs. « Cela c’était bien passé. On n’avait pas de contact avec le client car il était dans son véhicule et ce sont qui le servait en respectant les mesures barrières. Cela nous avait permis de gagner notre vie pour nourrir notre famille » indique l’agricultrice.
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Du côté de la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire de Polynésie (CAPL) qui avait lancé ces « Market Drive » en avril 2020, son nouveau président souhaite relancer ces marchés éphémères, mais dans une autre configuration : « On va faire des demandes auprès des tavana pour voir les coins où ils peuvent nous autoriser à placer nos chapiteaux, qu’on se mette en contact avec nos agriculteurs pour qu’ils viennent voir… » explique Thomas Moutame, président de la CAPL.
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Alors que le Pays annonçait fin aout son souhait d’associer les communes à la promotion de l’alimentation saine et que la Covid-19 a une nouvelle fois mis en exergue le problème récurrent de la malbouffe sur le territoire, les agriculteurs se disent prêts à proposer de véritables solutions pour promouvoir et vendre le fruit de leur travail.