Les confessions religieuses suivent la mesure d’interdiction de regroupement pour limiter la propagation du covid-19. Mais les fidèles n’ont pas pour autant arrêté de prier. Et ils le font d’autant plus dans les situations difficiles, comme celle que nous vivons.
« Quand on voit dans le monde ce qui se passe, on voit que l’être humain a des limites, confie le diacre Edgard Mahaa. Nous avons des limites sur tout ce qu’on connaît : la technique, l’intelligence… Dans l’Eglise protestante maohi, quand tu n’y arrives pas dans des moments difficiles, tu t’en remets toujours au Seigneur. »
En plus de la prière, certains ont décidé de jeûner. Dans l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, on va un peu plus loin que de s’abstenir de manger.
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« Le jeûne préconise à ce qu’on puisse, pendant deux repas consécutifs, se priver, et consacrer la somme de ces deux repas à un fonds de jeûne pour aider les plus démunis, indique Benjamin Sinjoux, et également obtenir cette aide divine pour bénir non seulement notre Polynésie, mais toutes les nations du monde pour enrayer cette pandémie. »
Pour père Joël Aumeran, vicaire général du diocèse de Papeete, cette épreuve est aussi l’occasion de se remettre en question. « Cette période de coronavirus, même le confinement, il nous renvoie dans un désert où tout d’un coup il n’y a plus rien, explique-t-il. Il n’y a que moi et la vie, il n’y a que moi et ma santé. C’est là que je découvre que s’il n’y a pas l’amour, alors il n’y a rien. »
Selon le président des Assemblées de Dieu, Eugène Lemaire, rien n’arrive par hasard. Pour lui, le temps est venu de se recentrer sur ce qui est essentiel. Car « les relations entre couple, les relations entre parents et enfants, etc., toutes ces choses ont été complètement mises de côté, complètement négligées pour ne mettre en avant que le travail, le matériel, le succès…, regrette-t-il. Mais la puissance d’une nation, c’est la famille. Si la famille est en mauvaise santé, le pays et la nation aussi seront en mauvaise santé. »
En ces temps difficiles, certains estiment qu’il faut s’en remettre à Dieu, comme Edualdo Cicero. Pour cet enseignant au Ministère de la Vision de la Moisson, « il est important que ceux qui peuvent avoir accès à Dieu, parce qu’ils l’aiment et parce qu’ils le recherchent, se tiennent à la brèche. Parce que si nous ne vivons que pour ce monde, et si nous n’avons pour objectif que de vivre pour nous-même, réussir matériellement, on risque d’être très déçu du voyage. »
Si l’Etat et le Pays prennent leurs responsabilités, il en est de même des Eglises au fenua, car le seul objectif est de vaincre le covid-19.