Ils conçoivent des taies d’oreiller pour récolter des fonds. Un groupe de 15 jeunes de la FRAT devrait s’envoler dans quelques semaines pour Los Angeles aux États-Unis. L’annonce de ce voyage scolaire hors norme les a surpris et l’enthousiasme est palpable.
« C’est mon premier voyage. Je veux jouer, m’amuser, rigoler. Je voulais aller en Amérique et je vais le faire. Mon rêve, c’était d’aller à Disneyworld et à Hollywood pour voir les acteurs et tout ça », sourit William, des étoiles plein les yeux. Son copain Ioane enchaîne : « Ça m’a fait trop plaisir ! C’est la première fois que je vais en Amérique. J’aimerais voir des acteurs, des actrices et des voitures de sport ! »
Le choix de Hollywood ne doit rien au hasard. Le thème du cinéma est en effet au cœur de ce séjour, préparé depuis deux ans. « Le but, c’était de mettre du sens sur des apprentissages qu’on a travaillés ici et qu’on va maintenant faire vivre au cours du voyage. Il y aura un passage à Hollywood, à Universal Studio. Mais c’est aussi l’opportunité de leur montrer des choses qui n’existent pas en Polynésie : un zoo, des musées etc. Ces jeunes en situation de handicap font généralement peu l’expérience de la séparation. Parce que c’est compliqué. Cette expérience leur fait prendre confiance en eux et grandir », explique Agnès Blache, enseignante spécialisée qui est l’un des initiatrices de ce projet.
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Sa collègue Magalie Herveguen opine : « C’est une pédagogie de projets qu’on a mise en place. Et c’est au travers de toutes les activités pédagogiques qu’on s’est dit : ‘on va monter le projet et on va partir’. Là, ça a fait ‘ wouah ‘. Ça a vraiment donné du sens (…) ça va être marrant de découvrir les maîtresses et les petits camarades en pyjama. On va se faire de belles soirées. Les enfants en gardent généralement de très bons souvenirs ».
« C’est bien pour les enfants, qu’ils voient autre chose que Tahiti »
Mais mettre en place un tel projet est loin d’être aisé. Les élèves de la fraternité chrétienne ont en effet des besoins spécifiques liés à leur déficit moteur. La logistique est donc particulièrement complexe comme le souligne Benoit, kinésithérapeute à la FRAT : « Certains peuvent marcher un peu mais ils doivent rapidement être en fauteuils manuels parce qu’ils se fatiguent vite. D’autres sont en fauteuils électriques. On a tout un panel de profils et il faut s’organiser des mois à l’avance pour être prêts et ne pas avoir de déconvenues sur place. Ce que l’on pourrait régler facilement en quelques heures à Tahiti sera plus complexe ailleurs. Quand on a un pneu crevé en plein Disneyland, qu’est-ce qu’on fait ? Ça s’anticipe ».
Les parents aussi sont enthousiasmés par ce projet. « C’est bien pour les enfants, qu’ils voient autre chose que Tahiti », se félicite Teanuhi, maman d’un élève.
14 millions de Fcfp sont nécessaires aux équipes de la FRAT pour concrétiser ce séjour. Pour récolter les fonds, elles multiplient les actions comme placer des tirelires dans différents commerces. Si vous aussi vous souhaitez soutenir ce projet, rendez-vous sur la page dédiée : « La FRAT fait son cinéma ».