La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre chez les catholiques du fenua. Radio Vatican a annoncé que le Pape François prévoyait un voyage en Polynésie dans le courant de l’année prochaine. Les fidèles présents, ce mercredi, à l’église Maria No Te Hau, ne cachaient pas leur bonheur. Car ce séjour d’un évêque de Rome en Polynésie française serait une première historique.
« C’est magnifique pour nous. Ici à Tahiti, c’est la Terre Promise des Polynésiens. On adore Dieu. On veut le recevoir chez nous (…) C’est un signe d’un avenir meilleur pour les Polynésiens », veut croire l’une des fidèles. « Mon cœur a bondi de joie », témoigne une autre, « je pense que c’est vraiment l’œuvre de la grâce. Il n’y a pas de mot assez fort pour exprimer ma joie. On va se mettre en prière pour que ce projet de voyage se fasse. J’ai toujours espéré le rencontrer ».
Père Landry, vicaire général du Diocèse de Papeete, peine aussi à y croire : « On a souvent tâté le terrain dans le passé. Au prorata de la population, on se disait qu’on n’avait aucune chance. Si ça se concrétise, les administrés du diocèse vont faire la fête », sourit l’ecclésiastique qui a d’abord cru à « un poisson d’avril » en décembre.
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D’autant que la venue du Saint-Père permettrait, selon lui, de redonner une dynamique à l’Église au fenua. « On a besoin d’un petit coup de fouet. Il y a eu la venue du Père Tardif il y a plusieurs décennies. Cela avait vraiment créé un engouement dans le diocèse », se souvient-il.
« Cela me paraît hypothétique pour 2024 »
Père Christophe
Père Christophe est lui aussi enthousiasmé par cette annonce : « Le Pape François a un vrai souci des minorités et des exclus. Si on l’accueillait ici, je postule pour l’Accueil Te Vaiete pour un repas avec lui ». Mais le vicaire de la cathédrale de Papeete se montre encore prudent.
Pour annoncer cette venue, Radio Vatican cite en effet une interview en espagnol du Pape accordée à des médias mexicains. Le terme Polynésie y est employé, ce qui ouvre la porte à différentes interprétations.
« La Polynésie, ce n’est pas seulement la Polynésie française. Les îles Cook, c’est aussi la Polynésie et bien d’autres îles également. C’est donc à vérifier. Il ne faut pas aller trop vite », tempère Père Christophe. Et celui-ci d’ajouter : « Objectivement, cela me paraît hypothétique pour 2024. Je ne suis pas dans les secrets de l’archevêché, mais 2024 cela ne laisse pas beaucoup de temps pour se préparer, au niveau de l’organisation et de la sécurité ».
Car outre son statut de chef de l’Église catholique, le pape est aussi un chef d’état tout court. Le plus petit au monde : le Vatican. Ses déplacements nécessitent donc de longs préparatifs et exigent de respecter un strict protocole.