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Les gravats de la colère

Ils étaient 25 devant la Présidence à attendre d’être reçus par Edouard Fritch. Celui-ci étant absent pour assister à la Hawaiki Nui, c’est le ministre de l’Equipement,  Albert Solia qui s’y est coller. Il a accepté de recevoir les mécontents en aparté.

A l’issue de cette réunion improvisée, Albert Solia a joué la carte de l’apaisement, indiquant ne vouloir forcer personne à accepter ces gravats. Faisant tout de même valoir qu’entre le coût des gravats provenant de Tahiti et ceux de Hao, il y avait un grand écart de prix. Ceux de Hao revenant cinq fois moins cher. Des arguments qui n’ont conquis personne parmi les manifestants. Au contraire.

Pour certain d’entre eux, Tahiti se sert tranquillement des pierres que l’on trouve aux Gambiers pour refaire la cathédrale de Papeete ou le phare de la Pointe Vénus, alors pourquoi les Mangaréviens ne pourraient pas utiliser leurs pierres pour faire la route, plutôt que de leur envoyer des matériaux « irradiés ». Irréfutable.

Albert Solia de son coté déclare avoir apporté la preuve que ces gravats n’étaient pas toxiques. Argument rejeté par l’ensemble des manifestants qui déclarent d’une voie commune « ne plus avoir confiance dans ce gouvernement. » Statu quo.

Pour Albert Solia, « Ces gravats ne sont pas dangereux, et ils sont utiles ». Mais l’important pour le ministre, c’était d’entendre ces gens, et à l’en croire, l’affectif l’emporte sur la raison. « Le problème est que lorsque cela devient trop affectif, on a du mal à retrouver un chemin qui soit commun. (…) il n’y a pas de preuves de contamination et c’est pour cela que ces agrégats ont été envoyés ».

Toutefois tempère t-il, « On peut comprendre qu’il y a tout un historique qui fait que les gens réagissent de cette manière ». Pour le ministre la situation n’est pas bloquée, il n’est pas opposé à ce que l’association 193 fassent  eux-mêmes des prélèvements dans le but d’analyser ces gravats. Ce que confirme la présidence par voie de communiqué indiquant que « Bruno Barillot, expert à la délégation au suivi des conséquences des essais nucléaires, s’il en était saisi par le maire de Rikitea, procéderait à de nouvelles analyses des matériaux déchargés à Rikitea  ‘pour apaiser et arriver à une vérité’. »

De son coté, Frère Maxime porte-parole du mouvement s’est montré satisfait de l’entretien. « Ils ont bien perçu le message (…) à savoir retirer ces gravats et faciliter la venue d’un concasseur sur place afin que l’on utilise des pierres de Mangareva. » La réunion qui s’est tenue à la volée ce matin, n’est que la première, les concernés s’étant mis d’accord pour remettre cela à plus tard. Le problème n’étant pas réglé.

Il est à noter qu’il y avait eu un premier arrivage d’agrégats en provenance de Hao qui n’avait posé aucun problème. Aucune levée de bouclier. Seul le deuxième a suscité cet émoi. Alors, jeu politique, réveil tardif ? L’avenir le dira. Quoiqu’il en soit il semble que ces gravats soient  condamnés à errer entre Hao et les Gambiers. « Like a rolling stone »
 

Rédaction Web avec Laure Philiber

Le rapport de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire

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