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Les mutoi du fenua réclament des compétences élargies

Les policiers municipaux ne disposent pas des mêmes prérogatives que les gendarmes ou les policiers nationaux et souhaiteraient que leurs compétences soient élargies. (Crédit: TNTV)

Ils sont souvent les premiers à intervenir avant l’arrivée des renforts de la gendarmerie ou de la police nationale. Mais dans leurs missions quotidiennes, les compétences des policiers municipaux sont limitées en matière de vérification d’identité, de contrôle d’alcoolémie ou encore de constat des infractions au code de la route.  

« Nous avons demandé d’augmenter nos prérogatives, notamment sur le contrôle d’identité. De pouvoir aussi confisquer l’objet d’un délit et immobiliser un véhicule quand une personne a commis un délit très grave », explique Roger Lamy, le chef de la Police municipale de Papeete qui souhaiterait aussi que ses hommes puissent procéder « à des fouilles » lorsqu’un contrevenant est appréhendé « en possession de produits stupéfiants ».

Dans la zone urbaine, Roger Lamy constate aussi que les agents doivent faire face à davantage de violence. Leur protection est donc une priorité. La question des équipements se pose, car autour de leur ceinturon, les policiers municipaux de Polynésie ne sont équipés que d’un bâton de défense et d’un aérosol anti-agression de 100 millilitres. Ils souhaitent donc pouvoir être dotés de pistolets à impulsion électrique et d’aérosols de plus grande contenance.

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« On a malheureusement affaire à des personnes qui sont sous stupéfiants avec lesquelles on ne peut pas discuter, car elles sont dans un état second. Le policier doit avoir la capacité de se protéger, de ne pas s’exposer à des coups qui peuvent être portés », dit-il.

« On explose en termes d’interventions »

Ariinui Tarahu, chef de la police municipale de Faa’a

Cette réflexion est au cœur des travaux de la mission d’enquête conduite par la Commission des lois du Sénat, comme le rapportaient il y a quelques jours nos confrères de Radio 1. Ses membres ont auditionné des maires et des chefs de brigade des 5 archipels. 

« C’était une demande des mutoi eux-mêmes. Et on a vu à cette réunion que tous les archipels de la Polynésie étaient concernés », souligne le tavana d’Uturoa, Matahi Brotherson.

Reste que l’ensemble des brigades du fenua n’a pas été consulté. Ce que regrette le chef des mutoi de Faa’a dont les hommes ont mis fin, vendredi, à la cavale du détenu qui s’était évadé du centre de soins Tokani. 

« On explose en termes d’interventions. Donc, je pense que l’on devait être parmi les premiers à être consultés, car on a beaucoup d’expérience », grogne Ariinui Tarahu.

Dans le lot des interventions à Faa’a, commune la plus peuplée de Polynésie, les nuisances sonores. 700 plaintes ont été enregistrées l’an dernier. Et en la matière, aussi, les mutoi voudraient pouvoir faire plus.

« On va venir constater les faits. On a le pouvoir de verbaliser, mais pas de saisir le matériel. Mais si tu verbalises, les nuisances ne s’arrêtent pas forcément », constate Ariinui Tarahu.  

Les conclusions de la Commission des lois du Sénat sont attendues dans quelques mois.

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