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Les SDF délogés autour de la cathédrale de Papeete

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Un scénario qui se répète… Beaucoup trop nombreux depuis la fin du confinement, les sans-abri ne peuvent désormais plus s’attrouper autour de la cathédrale. La consigne est claire. La police municipale est là pour la rappeler. Le principal problème serait la pollution : « C’est vrai ce qu’ils disent, c’est un dépotoir. Mais c’est dur pour nous. Avant, on était pas beaucoup ici. Mais depuis le confinement, on est plus nombreux. Avant de nous chasser, faut trouver d’abord un endroit où nous placer. On va aller où ? On est déjà sur la route et on nous chasse pour retourner encore sur la route. On ne comprend pas. On est perdu » confie Tepua, une SDF. « On nous a dit de quitter les lieux. Mais on s’est défendu, car si on va ailleurs, on va revenir nous voir et nous dire de partir, encore et encore. Ils ont pas trouvé une solution. Il faut chercher un moyen. Si c’est un dépotoir comme ils disent, dans ce cas, on a qu’a aller chercher une poubelle neuve, on met toutes nos affaires dedans, on cadenasse, et et on écrit nos nom prénom et numéro de téléphone » ajoute Steven, un autre SDF.

Mais la saleté n’est pas la seule difficulté. Selon Père Christophe, vicaire de la cathédrale de Papeete, cette décision intervient après plusieurs incidents : un homme mordu à la jambe par l’un des chiens appartenant à un sans-abri ou encore des bagarres lors d’attroupements où le paka circulerait. « Quand ceux qui sont revenus du confinement sont arrivés, c’est vrai qu’au départ, on a eu un peu de mal à les recadrer. La raison est simple, ils étaient en confinement, donc très cadrés et interdits de sortir. Et lorsqu’ils sont sortis, on voit bien qu’ils ont eu l’impression que ça y’est, on les remettait en liberté. Mais arrivés autour de la cathédrale, on leur a rappelés qu’il y a des règles fondamentales : on ne s’assoit pas, on ne reste pas installé devant la cathédrale, sur ses abords, et derrière la cathédrale, dans la journée. Le lieu est ouvert de 17 heures à 5 heures pour qu’ils puissent y dormir etc. (…) On comprend très bien qu’on ne peut laisser la situation telle qu’elle l’était, sinon cela devient un squat, un dépotoir. Là où il faut qu’on trouve une réponse, c’est qu’est ce qu’ils peuvent faire de leurs affaires dans la journée » indique-t-il.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Pour trouver des solutions, la mairie de Papeete a tenu une réunion en urgence, ce matin. Un local avec des casiers pourrait être mis en place afin que les SDF puissent entreposer leurs affaires en journée, mais à quand un hébergement ? « À la sortie du confinement, beaucoup de ces SDF ont réintégré leur famille et sont repartis. D’autres sont restés sur Papeete. Nous essayons, et je pousse, pour que et le Pays et les services concernés, se mettent en place pour que nous puissions trouver une solution viable pour toutes ces personnes. (…) Hier, lorsque nous avons ramassé leurs affaires, j’ai appris que certains d’entre eux travaillaient, et lorsqu’ils étaient au travail, ils ne savaient pas où déposer leurs affaires. Nous sommes en train de voir comment on pourrait leur donner assez rapidement de quoi se loger, de quoi pouvoir dormir, pouvoir se laver, et ranger leurs affaires dans de bonnes conditions. (…) On doit leur apporter des solutions plus dignes que celles qu’ils connaissent aujourd’hui » explique Patrick Bordet, conseiller à la mairie de Papeete et en charge de la police municipale.

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La mairie de Papeete a indiqué à Tahiti Nui Télévision qu’une rencontre entre l’association Te Torea et le ministère de la Solidarité devrait avoir lieu rapidement.

Selon le dernier recensement, sur les 500 SDF comptabilisés entre Faa’a et Arue, 200 d’entre eux ont réussi à sortir de la rue.

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