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Les tatoueurs marquisiens en colère

Les tatoueurs marquisiens sont en colère. Ils protestent contre le film Tatau, la culture d’un art, récompensé au Festival international du film océanien (Fifo). Ils dénoncent le cumul d’amalgames et de contre-vérités. « Jean-Philippe Joaquim (le réalisateur du documentaire, NDLR) m’a dit : Teiki, il faut que vous digériez ça les Marquisiens : qu’aujourd’hui, le tatouage marquisien, c’est le « tatau » tahitien. Mais… pour qui il se prend ? » lance Teiki Huukena, tatoueur. « On le fait vivre notre patutiki (tatouage marquisien, NDLR). Ce n’est pas une question qu’on ne veut pas partager, mais il faut qu’on arrête de raconter des bêtises sur nous », ajoute-t-il. 
Les professionnels déplorent l’amalgame entre le tatouage marquisien et la pratique tahitienne de cet art.

De son côté, le réalisateur du documentaire ne comprend pas la polémique. « Le « tatau », le tatouage tahitien, quand il renaît, utilise une majorité de motifs marquisiens, issus du « patutiki ». C’est une vision contemporaine, une vision moderne, qui, effectivement, n’utilise pas les motifs à bon escient par rapport à l’usage traditionnel et ancien du tatouage marquisien. Néanmoins, c’est un fait social, une réalité », estime Jean-Philippe Joaquim. Le réalisateur voit dans les reproches des tatoueurs, l’occasion d’un débat, d’une discussion sur cet art polynésien. « Il y a un dialogue qui est entamé et ça c’est très bien, c’est très positif. Il faut continuer et faire avancer les mentalités pour essayer d’être plus clair et historiquement, et symboliquement aussi, quant au développement des tatouages contemporains, qu’ils soient purement marquisiens, ou tahitiens ». 

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