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Les travailleurs sociaux disent « ça suffit » aux violences qu’ils subissent

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« On veut dire : ça suffit ! On veut faire notre travail, on aime notre travail. On veut accompagner nos populations, les familles, mais pas dans ces conditions-là. On n’a pas à être insultés, on n’a pas à être frappés, on n’a pas à être menacés au quotidien », lance Christian Jonc, responsable de la circonscription de Papeete.

Pour manifester leur trop plein, les 200 agents des 10 antennes de la direction des Solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE), feront valoir leur droit de retrait ce mardi matin de 7h30 à 8h30. C’est-à-dire que « toutes les circonscriptions autour de l’île de Tahiti, et dans les îles, seront fermées au public. Si les familles viennent, on ne les recevra pas de 7h30 à 8h30. Mais il leur sera expliqué pourquoi nous avons pris cette décision », poursuit Christian Jonc.

Une décision intervenue après l’agression, la semaine dernière, d’une assistante sociale de la circonscription de Pirae-Arue. L’agent participait à un droit de visite médiatisé avec une mère dont les enfants ont été placés par décision du tribunal. La mère, qui voulait récupérer ses enfants, a commencé à s’en prendre verbalement à l’assistante sociale. « Elle a insulté, elle a invectivé, et pour finir, alors que le travailleur social avait le bébé dans ses bras, elle a donné deux coups à l’agent : un sur la poitrine et un sur la tête », précise Christian.

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L’agent a eu une ITT de 9 jours et l’affaire est passée en comparution immédiate jeudi dernier.

Leur lot quotidien

« Régulièrement nous faisons face à des familles qui sont agressives parce qu’elles ne comprennent pas, explique le responsable de la circonscription de Papeete. Si on parle de situations extrêmes, comme le placement d’enfants, même si pendant des mois on a travaillé avec la famille pour que la situation s’améliore, que l’enfant ne soit plus dans une situation de danger, ils ne comprennent pas pourquoi on arrive à placer leur enfant. » Et finissent par s’en prendre à leur interlocuteur.

« Ça fait des années que nous subissons des insultes, voire des violences. On a toujours réagi en déposant des plaintes », précise Christian. Mais là, trop c’est trop, d’où le mouvement de mardi.

Avec celui-ci, « on attend que la population comprenne qu’on ne fait que notre travail, qu’on est là pour les accompagner, pour les aider au mieux, confie Christian Jonc. Et aussi par rapport à nos politiques, qu’ils comprennent que nous aimons notre travail, que nous voulons faire en sorte que ça aille mieux. Et nous avons besoin aussi de moyens et de leur soutien. »

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