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L’Huilerie de Tahiti, un « objectif social » plus que de « rentabilité »

La Chambre s’intéresse à l’exercice 2010/2015 de l’Huilerie de Tahiti.  Une entreprise que joue un « rôle central dans la politique de soutien à la filière coprah ». Car elle a « l’obligation d’acheter et de traiter l’intégralité » de la production locales « quelles que soient les quantités, aux prix déterminés par le conseil des ministres ».

Un modèle économique qui pose problème selon la juridiction. Elle acquiert en effet « sa matière première à un prix très supérieur à celui du marché » et « commercialise une partie de ses productions à des tarifs inférieurs ».

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« Dans ces conditions, l’Huilerie ne peut fonctionner comme une entreprise industrielle à part entière puisqu’elle doit contribuer au double objectif poursuivi par le Pays », notent les magistrats financiers.

A cela s’ajoute une « hausse considérable » des charges de personnels résultant de deux grèves en 2012 et 2015 à l’issue desquelles « les revendications des salariés ont été satisfaites en quasi-totalité ».

Entre 2010 et 2016, la masse salariale est ainsi passé de 148,5 millions de francs à 227 millions de francs. Aujourd’hui, « le salaire brut moyen mensuel estimé des agents de production s’établit à environ 278 000 F CFP pour les manœuvres, 392 000 F CFP pour les mécaniciens et 333 000 F CFP pour les agents affectés à la raffinerie ».

Parallèlement l’absentéisme des salariés a fortement progressé « passant de 58 jours en 2011 à 305 jours ». Une situation en partie liée « à un climat social difficile », estime la CTC.

Quant à la direction, elle « a connu des bouleversements importants en 2015, susceptibles de déstabiliser sa gestion, avec le départ des principaux cadres : le PDG, par ailleurs directeur financier, la directrice financière adjointe et le directeur technique ».
« Si l’Huilerie a aujourd’hui à sa tête des cadres indéniablement qualifiés et motivés, ils sont manifestement insuffisamment secondés pour permettre un fonctionnement et un suivi optimal de l’activité », s’inquiète la CTC.

La Chambre conclut son rapport par ses traditionnelles recommandations. Elle préconise, entre autres, de « rechercher des débouchés commerciaux par la prospection de nouveaux clients », « d’engager une réflexion en concertation avec l’actionnaire majoritaire afin de préserver la stabilité de la filière monoï » ou encore de « renforcer l’équipe de direction » et de « mettre en place des outils bureautiques modernes ».
 

Rédaction Web 
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