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L’incitation à la consommation de stupéfiants en question

Les gérants du smoke Shop de Papeete sont donc attendus mardi au tribunal correctionnel. Ils y seront notamment jugés pour provocation à l’usage de stupéfiants. Ils risquent sur le papier 5 ans de prison et une amende de 9 millions de francs.  Car le code pénal interdit l’incitation à la consommation de drogue. Sans donner davantage de précisions.

« Il parle uniquement d’incitation sans aucune indication particulière, alors oui, il est flou » reconnaît Me Thibaud Millet, avocat du gérant du smoke shop . « Aujourd’hui, il n’est pas possible pour un juriste d’indiquer clairement qu’elle est la frontière entre la liberté d’expression, la liberté du commerce et l’incitation à la consommation de stupéfiants ».

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Pour contourner le problème, et bien que personne ne soit dupe, les professionnels du secteur arguent que les produits proposés ne sont pas destinés à l’usage de drogue. « Tous les produits vendus par mes clients sont destinés à la consommation de tabac uniquement, après il est évident qu’un usager puissent utiliser librement tous les produits qu’il va acheter dans le commerce, que ce soit des feuilles à rouler qui peuvent être utilisées pour rouler autre chose que du tabac, ou des pipettes qui peuvent être utilisées pour consommer autre chose », estime Me Thibaud Millet, avocat du gérant du smoke shop.

Les poursuites engagées contre les gérants du Smoke shop inquiètent en tous les cas les nombreux commerçants lambdas qui vendent eux- aussi pipettes, pipes à eau ou longues feuilles à rouler, depuis des années et sans être poursuivis. Mais ils préfèrent être discrets, preuve que le sujet est sensible. Tous ceux que nous avons sollicités ont d’ailleurs refusé de nous ouvrir leurs portes. A l’exception de ce buraliste. Ils proposent quelques ustensiles. Et il est persuadé d’agir en toute légalité. « C’est importé légalement, c’est sorti par les Douanes et si il y avait eu un problème d’illégalité, la douane aurait bloqué la marchandise. » assure Jean-Marc Castillo, buraliste.

L’avocat du gérant du smoke shop soulève le même argument. « Nos clients ont payé des droits de douane importants à l’administration en Polynésie, et ensuite on vient leur dire, – les produits que l’on vous a autorisé à importer et à commercialiser et sur lesquels on a prélevé et taxé une partie de la valeur, finalement incitent à la consommation de stupéfiants – si il y a une hypocrisie, on est en plein dedans. » assure l’avocat.

Au final, les gérants du Smoke shop payent peut-être leur ouverture en fanfare dans un secteur jusque-là toléré par les autorités judiciaires, car discret. Mais la donne pourrait changer. Le parquet souhaiterait désormais éradiquer tous ces produits des rayons. Et pour contourner le problème de l’ambiguïté des textes, la solution la plus simple serait que le Pays interdise purement et simplement leur importation.

 

Rédaction web avec Jean-Baptiste Calvas et Sam Teinaore
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