Équilibre de la PSG oblige, les cotisations retraite pour la tranche A augmentent inlassablement, passant de 18,15% en 2014 à 22% en 2020, soit une hausse de 3,85%. La perte de revenu net pour un salarié au smig, six ans plus tard, est donc de 1 962 francs par mois, soit un total annuel de 23 544 francs en 2020.
Le plafond de la tranche A est également relevé de 5 000 francs, atteignant les revenus de 264 000 francs, soit une assiette plus large de cotisations.
« J’ai envie de vous dire que ça sera sans fin, puisque on le sait, le service retraites est en difficulté, il faut remettre l’argent à la poche pour équilibrer les comptes de la retraite, lâche Christophe Plée, le président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME). Et puis sur l’assurance maladie, ça devient chronique. Il faut absolument qu’on essaie de maîtriser les dépenses de la maladie. Mais on le voit bien, ça va être très compliqué dans les années qui viennent. »
Si les comptes sociaux se portent un peu mieux, les dépenses de santé ne cessent d’augmenter en parallèle, portées par le vieillissement de la population et les maladies chroniques. Pour les patrons comme pour les salariés, qui supportent 72% des finances de la PSG, le poids des cotisations sociales devient insoutenable.
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« On ne va jamais s’arrêter, on va arriver à 30% de cotisations dans 10 ans, assène Dimitri Pitoeff, le secrétaire général de A Ti’a i Mua. Donc le gouvernement augmente les cotisations pour couvrir des dépenses et il fait zéro effort d’économie. Il y a le coût du travail : est-ce que les employeurs vont continuer à embaucher ? On est à 45% de taux de prélèvement obligatoire. La même chose qu’en métropole au niveau des prélèvements obligatoires, sans les dépenses de justice, de police, d’armée et de douanes. On est au même niveau de prélèvement obligatoire sans avoir à financer ça. Mais c’est ahurissant !, martèle-t-il. Et la retraite tranche A et B finance tout le fonctionnement de la maladie, avec les prestations familiales qui sont excédentaires, avec les excédents des accidents du travail. Ce sont ces régimes excédentaires qui ont des réserves qui financent les dépenses de la maladie. »
Pour le Pays, difficile de faire autrement. Les taux adoptés en conseil des ministres seraient les plus adaptés à la situation, selon le ministre de la Santé.
« Dans le premier budget qui était proposé par les administrateurs du RGS, on avait un déficit tel que si on l’avait mis en application, on aurait été obligé de fermer l’hôpital au mois d’octobre parce qu’on n’avait plus de financement. Vous comprenez bien que là, il y a un problème, explique Jacques Reynald. Mais je ne suis pas Nostradamus, je ne peux pas vous dire si ça va continuer à augmenter. Ce que je sais, c’est que les augmentations que l’on observe aujourd’hui sont les plus faibles possibles et que l’année prochaine, on peut espérer qu’elles soient encore plus faibles que celles-ci, si jamais il y a une nécessité d’augmenter. Entre léger positif, léger négatif, mais on est à l’équilibre, et c’est ce vers quoi il faut continuer à tendre. Parce que pendant ce temps-là, on va apurer les déficits, et donc on va se retrouver, d’ici quelques années, avec une situation beaucoup plus claire, et qui pourra à ce moment-là, probablement, alléger le poids des cotisations sociales sur le travail. Mais pour l’instant, on ne peut pas le faire. »