600 personnes sont détenues dans les deux principaux centres de détention du fenua. Si celui de Tatutu, inauguré en 2017, est moderne, celui de Nuutania est vétuste. Inauguré en 1974, il dénombre 220 personnes incarcérées pour une capacité de 170 places. Le nombre de surveillants est également en baisse en 2024. Interrogé, le directeur de l’établissement, nous apprend aussi que le budget annuel a été réduit de 6%. Une contrainte supplémentaire.
« Quand on a un budget en baisse, forcément qu’à un moment, on ne peut pas faire une clim qui est en panne, on ne peut pas forcément la réparer, souffle le directeur de Nuurania Damien Pellen. Des travaux que vous avez prévus pour la rénovation de telle ou telle cellule, vous ne pouvez pas le faire tout de suite. Un partenariat avec un partenaire associatif spécifique, vous ne pouvez pas le faire. Après, on a des choix et on doit faire des choix sur des dépenses prioritaires ou pas.
Mais tout ne va pas si mal à Nuutania. Toujours selon Damien Pellen, le nombre d’agents administratifs est en hausse. La prise en charge médicale s’améliore avec 400 sorties par an vers le CHPF et le projet de création d’un nouveau bâtiment uniquement dédié aux soins. La mise en place d’un réseau d’eau chaude est également en projet. Côté enseignement, les détenus inscrits ont obtenu 100% de réussite au bac l’an dernier.
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Des détenus suivis également par le SPIP. Le service pénitentiaire d’insertion et de probation compte aujourd’hui 65 agents dédiés à la lutte contre le taux de récidive. Principal cheval de bataille : les violences intrafamiliales :
« Les violences sur les personnes représentent 51% de l’ensemble des personnes que l’on prend en charge, détaille Philippe Fournier, directeur fonctionnel du service pénitentiaire d’insertion et de probation. C’est quelque chose sur lequel on doit faire un effort pour modifier les comportements, pour faire travailler les personnes à une prise de conscience du rapport qu’ils ont avec les autres, pour faire évoluer les comportements et permettre à la famille, peut-être aussi au quartier, de vivre de manière plus sereine » .
La Polynésie compte également deux autres prisons dans les îles. À Raiatea, celle de Uturoa devrait bientôt être en réfection comme le prévoit le plan d’aménagement du territoire. Et celle de Taiohae, à Nuku Hiva, est désormais dotée d’une nouvelle cuisine et d’une salle polyculturelle.