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Manoa Salmon : musicien et « sound designer »

Manoa Salmon.

Il a grandi, baigné dans la musique. Aujourd’hui « sound designer », Manoa Salmon est aussi musicien. Une passion héritée de son père. « Mon père était bassiste dans un groupe à l’époque, un groupe de funk, de jazz qu’il y avait ici. (…) Et comme chez nous il y avait des enceintes, de grosses enceintes dans le salon, la musique, ça y allait tous les jours. On a grandi dedans. » Guitariste et bassiste, Manoa a joué dans plusieurs groupes : « J’ai fait des groupes de rock, de blues, de funk, et j’ai fini dans un groupe de reggae ». Il fait aujourd’hui toujours partie des Hiroes and minivans.

Avec les Hiroes and minivans. Crédit : Manoa Salmon

Côté études, Manoa a intégré la toute première promotion de l’école Poly 3D. Après trois ans d’études et l’obtention de sa licence d’analyste programmeur, il passe du côté des professeurs. C’est là qu’il sympatise avec Evans Bohl, aujourd’hui à la tête de l’école de la créativité numérique Kanēa. Ensemble, ils montent une petite équipe, les Happy Tiki, avec lesquels ils créent des jeux vidéos.

Rapidement, le jeune homme mêle sa passion pour la musique à ses compétences professionnelles. Les Happy Tiki créent le jeu South Pacific legends. « C’était mon premier projet où j’ai fait du bruitage par moi-même : enregistrer les sons, essayer de modifier, se souvient Manoa. Et ce qui m’a fait qu’en plus aimer le projet, c’est que j’ai fait intervenir ma nièce. Comme le personnage du jeu est une jeune fille, j’ai tendu un micro et j’ai demandé à ma nièce de faire un bruit quand elle saute ou de faire comme si elle recevait un projectile, etc. »

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La team des Happy Tiki Crédit Manoa Salmon

Repérés à l’international, les Happy Tiki bénéficient rapidement d’opportunité de travail sur des projets à l’étranger. « Une équipe était en train de faire un prototype de remake d’Indiana Jones, le jeu, sur Unreal Engine. Ils m’ont proposé de faire les musiques du jeu », se souvient Manoa.

Le son, les rythmes, il connait. Mais son métier de « sound designer » (comprenez, créer l’habillage sonore d’un film ou d’un jeu), Manoa s’y forme de manière autodidacte. Son atout : la créativité. « Pour le bruit de la pluie, on peut utiliser, par exemple, du bacon. Tu cuis du bacon, ça fait comme de la pluie. Ce qui est utilisé aussi, par exemple, dans les scènes de combat, pour les os qui se craquent, c’est du céleri. Tu prends le céleri, tu le casses en deux. Ce que tu entends quand tu regardes un film, ce n’est pas forcément ce que tu vois (…) Il y avait un film, je sais plus comment il s’appelle, dans lequel tu ne dois faire de bruit, sinon un monstre t’attaque. Le bruit du monstre, quand la caméra est juste à côté de sa tête, le bruit qu’ils ont inventé, c’est qu’ils ont pris un taseur, tune grappe de raisins, et ils ont tasé le raisin. Ils ont enregistré ça, ils ont ajouté des effets, ça fait ce que tu entends quand tu vois le monstre. »

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À 31 ans, Manoa est aujourd’hui son compte comme « Sound Designer et Game Music Composer », et reprendra bientôt le chemin des salles de classes comme professeur, à l’école Kanēa. Il proposera une « introduction à la programmation sur Unreal Engine, des projets sur Unreal Engine, et aussi de la composition musicale et ce qu’on appelle du sound design, le bruitage (…). Ce que je veux enseigner, ce sont des trucs que j’ai trouvés tout seul, de mon côté », confie-t-il.

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