Le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, a souhaité se rendre à ce forum pour trouver des pistes de développement et d’amélioration dans divers secteurs : pêche, environnement, économie ou encore formation. L’ensemble des leaders du Pacifique est présent. Première étape, la rencontre avec les nouveaux propriétaires de la société Morinda au Japon. « Je vais voir comment on peut relancer -sans faire de promesses d’Eldorado, comme ça a été le cas à un moment donné- et renforcer cette filière du noni chez nous, quels sont les nouveaux débouchés qui existent aujourd’hui ».
Au programme également, des rencontres avec différentes universités du Pays du Soleil Levant. « Je vais essayer de lancer les bases d’une convention avec l’université de Kindai, qui est une université reconnue dans le monde sur le sujet de l’aquaculture et qui reçoit des étudiants de tout le Pacifique sauf de Nouvelle-Calédonie et de chez nous. Donc, on va essayer de changer ça. C’est, par exemple, la seule université au monde qui maîtrise le cycle complet du thon, de l’écloserie jusqu’à la récolte. À côté de ça, il y a aussi la Kyoto University of Arts and Design, qui a formé la plupart des gens qui travaillent dans des studios aussi prestigieux que les studios Ghibli. On le sait, le monde de l’animation japonaise est vraiment au premier rang. Et c’est intéressant pour nous de pouvoir envoyer demain nos jeunes en formation ici ».
Concernant une réouverture de la ligne Papeete – Tokyo, elle est à l’étude, assure Moetai. « La question qui se pose, pour nous, c’est cette question de la saisonnalité, de la réouverture de la ligne de Tokyo puisque aujourd’hui on n’ouvre pas sur toute l’année. On est en train d’étudier cela. Le nouveau directeur d’Air Tahiti Nui, Philippe Marie, est venu me voir juste avant que je prenne l’avion pour me donner les premiers chiffres et les premiers éléments de réflexion. À mon retour, et après avoir peut-être pris la température avec les tours opérateurs et les agents du tourisme au Japon, on verra s’il convient de revoir le format de cette desserte ou s’il faut conserver cette saisonnalité ».
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Le président du Pays s’est ensuite rendu à la Sasakawa Peace Foundation, une institution japonaise dédiée à la promotion de la paix dans la région Asie-Pacifique et la gestion durable des ressources maritimes, dans le cadre de la « Pacific Island Nations Week ».
Il a notamment rappelé le fait que la pêche polynésienne se veut être un modèle car les thoniers senneurs sont interdits et aucune licence de pêche n’est vendue aux étrangers. Moetai Brotherson a par ailleurs souligné la menace que représentent le changement climatique et la montée du niveau de la mer pour la Polynésie française.
Pour rappel, le Japon et la Polynésie française ont pour héritage commun le nucléaire. En 2023, le fenua a offert 1 000 origamis tiare au maire de Hiroshima. Un acte symbole de paix pour honorer la mémoire des victimes du bombardement d’août 1945.
Au cours d’un entretien avec le Dr. Sunami, président de la fondation, le président a aussi évoqué la possibilité de coopération dans le domaine de la conversion thermique de l’énergie océanique (OTEC). La Polynésie française, déjà doté de SWAC (climatisation obtenue à partir d’eau glacée puisée dans les profondeurs des mers), devrait expérimenter la technologie OTEC qui exploite la différence de température entre l’eau de surface chaude et l’eau profonde froide pour générer de l’électricité.