S’il n’en est pas à sa première expérience immobilière, Teraiatea Bordes, entrepreneur et propriétaire foncier important du côté de la Presqu’Île, a vu les choses en grand à Taravao. Entamé il y a deux ans, son projet de faire sortir de terre 125 logements sur 12,5 hectares – intégrant un parcours santé, 3 hectares dédiés au faapu et des espaces verts, et une superbe vue sur l’isthme de Tahiti – comporte une dimension sociale assumée par son promoteur.
Le projet, qui vise les salaires intermédiaires, est prévu en location-vente : pendant 5 ans, règles de la défiscalisation oblige, les futurs propriétaires s’acquitteront d’un loyer, déduit du prix d’achat initial (42 millions environ) au terme du bail de location. Prix d’entrée pour les primo occupants : 32 millions de francs environ pour un F4.
« J’ai la chance d’avoir la double défiscalisation, avec l’aide du Pays et de l’État, qui me permet d’offrir des loyers modérés et donner des prix attractifs pour les familles polynésiennes, explique Teraiatea Bordes. Mon but est que les locataires deviennent propriétaires » . Pour proposer ces prix, l’entrepreneur rétrocèdera l’aide du Pays à 146% aux futurs propriétaires. Un pourcentage qui prend en compte l’inflation dans le secteur de la construction et l’augmentation des taux bancaires depuis que les permis ont été déposés, en 2022.
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Un centre de Google à Taravao
L’État a soutenu le projet à hauteur de 27%, et le Pays à 30%. « Le principe du mécanisme des OLSP (organismes de logements sociaux privés) est de pouvoir garantir un accès à la propriété à des tarifs différents de ceux qauxquels on est habitués, poursuit Moetai Brotherson. Ces logements, c’est autant de familles qui vont venir s’installer (…) Il faut aussi que le bassin d’emploi se développe, pour décongestionner le trafic » . Dans cet esprit, le président du Pays a décidé de l’implantation d’un des centres de Google et d’un des postes d’atterrage à Taravao.
Ministre du logement, Chantal Galenon souligne que le foncier du Pays n’est toutefois pas illimité. « Plus ça va, moins nous avons de foncier pour le privé, notamment sur Papeete-Arue-Pirae où c’est très difficile » , note-t-elle. La ministre indique travailler « en étroite collaboration en interministérialité avec la vice-présidente« , pour répartir les résidences et constructions sur le foncier du Pays.
Les travaux de la résidence Ida et John Teariki devrait durer 3 ans, pour une livraison des fare prévue en 2027.