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Nucléaire : les associations interdites de manifestation, veulent se faire entendre malgré tout

Crédit : Tahiti Nui Télévision

Nucléaire : les associations interdites de manifestation, veulent se faire entendre malgré tout

Ils ont marché le 17 juillet pour éveiller les consciences sur le fait nucléaire. Les associations de victimes des essais comptaient manifester de nouveau à l’arrivée du Président de la République Emmanuel Macron ce samedi au fenua.

Mais l’association 193, preuve à l’appui, a annoncé vendredi que la manifestation avait été interdite par le haut-commissariat. L’association avait réuni la presse ce samedi. Ils comptent se faire entendre malgré tout.

L’association 193 demande « de la justice, une réparation juste, qui prenne en compte la souffrance de ce pays et de ses habitants déclare Père Auguste. Toutes les manifestations ont été rejetées par le haut-commissaire hier soir au nom de la sécurité du Président. (…) Là on est vraiment dans un Etat qui n’est pas qualifiable de démocratie. On n’a jamais connu cela. Aucune manifestation n’a été autorisée pendant la visite du Président, pour donner une bonne image. »

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L’association appelle malgré tout la population à se réunir pacifiquement : « On s’adaptera mais chose est sûre, ils ne pourront pas mettre un policier, un gendarme derrière chaque manifestant. »

Autre moyen de se faire entendre, au-delà de la Polynésie : les médias nationaux. Plusieurs journalistes de métropole sont en Polynésie pour la visite du Président : « On veut rencontrer la presse nationale pour que, à travers elle, on puisse parler du drame nucléaire dans ce pays. Le drame nucléaire n’est pas connu, n’est pas enseigné (…) En Polynésie la France commis des actes criminels vis à vis de la population (…) Les hommes et les femmes de ce pays sont libres de manifester. (…) On a l’impression d’être revenus à l’époque de De Gaulle où il y avait une politique de muselage étatique contre tous les opposants et parmi les opposants nous pensons bien évidemment à Pouvanaa a Oopa. « 

Crédit : Tahiti Nui Télévision

« Nous ne sommes pas du tout surpris (…) Nous sommes dans un pays où on peut manifester son opposition à certaines choses, et là cette interdiction en nous disant que si on ne respecte pas on sera sanctionnés. C’est pitoyable, a également réagi Père Maxime, président du bureau exécutif de l’association. Nous allons manifester à notre façon pour bien signifier devant le Président de la République française que la France est responsable de l’état, des conséquences des essais nucléaires dans notre pays, en particulier les conséquences sanitaires (…) Il faut qu’il voit, qu’il assume les conséquences (…) Qu’il nous voit, qu’il voit ce peuple qui souffre. (…) »

Moetai Brotherson, député et membre du parti indépendantiste Tavini Huira’atira s’est également indigné via les réseaux sociaux : « Toutes les manifestations dont les demandes avaient pourtant été faites en temps et en heure, ont été interdites; Voilà ce qui se passe dans le pays des droits de l’Homme, dans notre soi-disant démocratie. On a pourtant ce droit de manifester qui est inscrit dans la loi, qui est constitutionnel et qui est aujourd’hui piétiné par la République en Marche et son président Emmanuel Macron qui, soi dit au passage, vient vraiment faire une opération de com’ et ce refus de manifestation vient encore renforcer cette réalité. (…) C’est franchement choquant. Lors de la venue de François Hollande, les manifestations avaient été autorisées, elles s’étaient déroulées de manière pacifique »

Le collectif d’associations du 17 juillet a prévu de se réunir en face de l’aéroport. Ce samedi après-midi, alors qu’un important dispositif était déployé autour de l’aéroport, un élément extérieur au collectif est venu perturber le rassemblement pacifique. la gendarmerie est intervenue mais Oscar Temaru leur a demandé de quitter le terrain.

L’homme a finalement été interpellé. Il a été placé en garde à vue.

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