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Nuku Hiva : Yvonne Katupa est décédée

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Impossible de visiter Nuku Hiva sans passer par le restaurant de Mama Yvonne. Figure emblématique de cette île des Marquises, Yvonne Katupa est décédée à l’âge de 85 ans.

Maire déléguée de Hatiheu depuis 1985, elle militait depuis de longues années pour la préservation du patrimoine marquisien.

Une veillée est organisée mercredi 22 de 18h à 20h chez Min Chiu. Son corps sera rapatrié aux Marquises vendredi.

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Les condoléances de la vice-présidence

Message de condoléances de la Vice-Présidence suite au décès d’Yvonne KATUPA
« J’apprenais, très émue, cette triste nouvelle… Yvonne KATUPA, Māmā Yvonne comme la nomment les Marquisiens, comme la connaissent aussi toutes celles et tous ceux qui ont un jour, au détour d’une promenade, fait escale au Restaurant de Māmā Yvonne en baie de Hatihe’u, pour y déguster sa célèbre chèvre au lait de coco et ses fameuses boulettes de mei, et qui ont peut-être même eu la chance d’échanger quelques mots de courtoisie avec Māmā Yvonne, ou mieux, de se faire raconter une des légendes de son île, ou encore d’écouter sa vision communautaire du développement solidaire et durable de ses vallées, de la préservation du patrimoine culturel extraordinaire qu’elles recèlent.

Surnommée Kui Haka’iki, c’est-à-dire « Mère des chefs » Madame KATUPA était la maman des maires des Îles Marquises, d’une part parce qu’elle en était effectivement la doyenne — elle aura été maire déléguée pendant 23 ans ! —, et d’autre part, parce que Māmā Yvonne incarnait toute l’affection, tout l’amour portée à une mère par ses enfants, ses pairs marquisiens qui se sont succédé au fil du temps et qui lui vouaient le plus grand respect, une vénération presque, au point qu’ils ne prenaient jamais aucune décision sans l’avis précieux, incontournable de leur chère Kui Haka’iki, Māmā Yvonne.

Car c’était une femme admirable et sans pareille, honorée par toute la communauté marquisienne, et sa renommée s’étendait au-delà des frontières de nos îles, dans tout le Pacifique. Née de sa culture marquisienne, nourrie par les mythes et les traditions ‘Enana-‘Enata, elle a consacré toute sa vie à la préservation et à la transmission de son patrimoine culturel. À l’instar des grands pahu qui résonnent sur les tohua majestueux et grandioses des vallées de son île, elle a été le cœur battant de sa communauté, la conscience éveillée des jeunes générations en devenir, un pilier incontournable qui a œuvré sans relâche pour le bien-être des habitants de ses vallées de Hatihe’u et ‘A’akapa.

Aujourd’hui et après plus d’une décennie de volontés, d’efforts et d’énergies déployés, les Îles Marquises amorcent, enfin, la dernière marche vers l’inscription de son bien mixte Nature et Culture au Patrimoine mondial de l’Humanité. Māmā Yvonne fut de cette persévérance, de cet esprit communautaire d’une suite, elle fut parmi les premiers à se mobiliser et à se battre pour l’inscription de l’archipel des Îles Marquises sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Son don d’elle-même, ce cœur dévoué et sa passion pour cet héritage, qui est aussi celui de tous les Polynésiens, ont tracé la Voie pour que les communautés marquisiennes renaissent de leur héritage ancestral, se nourrissent de son énergie, te au’i’i tupuna, et portent au-delà même de la Voie tracée « Les Îles Marquises – Te henua ‘Enata » à la reconnaissance du Monde entier.

Il y a seulement quelques semaines, à l’occasion de mon déplacement aux Îles Marquises pour le lancement de la « Mission d’évaluation du bien mixte marquisien candidat à l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco », j’ai eu le privilège de rencontrer Māmā Yvonne, de partager avec elle une citronnade rafraîchissante et des moments d’échanges surtout, emplis de bienveillance et de sagesse, à propos de tout, de choses graves, de rien… Je lui avais dédié quelques mots de félicitations et de respect à l’occasion de la célébration de ses 85 ans sur le tohua Kamuihei, où s’était rassemblée sa communauté toute entière, pour lui offrir un spectacle grandiose et retentissant de chants, de danses, de rythmes et de gestes magiques… L’émotion du parfait achèvement inondait le regard profondément aimant de Māmā Yvonne, alors qu’elle admirait cette jeune génération qui porterait le flambeau, désormais.

En ces moments de deuil, mes pensées vont aux communautés marquisiennes ‘Enata et ‘Enana des Îles Marquises, et plus particulièrement à celles de la vallée de Hatihe’u. Madame KATUPA, Māmā Yvonne n’est plus. Elle laisse un vide immense. Mais son esprit a rejoint te au’i’i tupuna, l’Énergie des Ancêtres, et Māmā Yvonne continuera d’insuffler dans le cœur des jeunes générations marquisiennes, cette aura de mana primordial et ce souffle merveilleux qui inventent les Hommes, l’Art et la Beauté. 

Que son âme repose en paix !

Avec mes plus sincères condoléances. »

Les condoléances du haut-commissariat

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