Les volumes de production de la pêche polynésienne repartent à la hausse. Avec 7528 tonnes pour la pêche hauturière, qui connait son plus haut niveau depuis 22 ans, et 2300 tonnes pour la pêche côtière, le secteur connait une progression nette de 10% sur l’année 2022. Avec un tel potentiel, l’État et le Pays souhaitent miser sur l’avenir.
« L’objectif est ambitieux : le fait de tripler les capacités de pêche, cela signifie former plus de 1000 marins. C’est un plan qui n’a pas d’équivalent sur le territoire français, a relevé Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la mer, au sortir de sa réunion avec Moetai Brotherson à la présidence, ce matin. « L’objectif est de le faire sur 10 ans, il faut être réaliste, on ne va pas tripler la capacité de pêche d’ici à l’an prochain, précise de son côté le président du Pays. Il y a des considérations d’infrastructures, puisque que l’on doit aussi tripler la capacité de mareyage. Pour ce qui est de la formation, on a un centre ici qui forme aux métiers de la pêche et de la mer mais qui n’est pas suffisant en termes de volumétrie » .
Pour exploiter les 5 millions de km² de Zone Économique Exclusive que possède la Polynésie, le Pays, qui compte actuellement 80 thoniers palangriers dans ses ports, souhaite également multiplier par trois sa flottille.
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« On construit 2 à 2,5 navires par an ici en Polynésie, c’est largement insuffisant sur les 160 nouveaux navires que l’on veut construire, constate Moetai Brotherson. Il va falloir trouver des solutions, que ce soit en Europe ou dans d’autres Pays » . Au Forum des Îles du Pacifique, le président du Pays s’est rapproché des représentants de la Corée du Sud, qui seraientt « tout à fait partants » pour aider à construire ces navires.
Aux détracteurs de la pêche industrielle qu’ils considèrent diamétralement opposée à la protection de l’environnement, le président avance ses arguments : « Nous avons un label de pêche écoresponsable, nous ne faisons pas du tout de pêche à la senne mais une pêche à la palangre, donc nous pouvons de manière conservatrice tripler notre capacité de pêche sans mettre en danger le stock » .
Autre donnée positive pour le secteur de la pêche, l’exportation. Selon l’IEOM, les exportations de poissons ont doublé en l’espace de deux ans avec plus de 2000 tonnes, soit un quart de la production annuelle.