C’est un petit havre de paix en plein Papeete. Une maison dont le jardin abrite un bassin naturel, où cohabitent poissons et anguilles. Des animaux chers à Rémi Lehartel dont la famille est propriétaire des lieux depuis « plus de 100 ans ». Mais ce cadre idyllique, et rare dans la capitale, est aujourd’hui menacé.
« J’ai constaté vendredi que la source s’est tarie. Il n’y a plus d’eau. C’est la première fois que ça arrive », explique-t-il. Rémi pense que cette situation est liée à des travaux de construction réalisés dans le quartier qui ont « peut-être touché une veine d’eau arrivant de la montagne ».
Faute de renouvellement en eau, le bassin est de moins en moins viable pour ceux qui le peuplent. « On a perdu une grosse anguille lundi. Et plein d’autres tournent en rond et ne savent plus où aller car les ruisseaux ne sont plus alimentés. J’ai peur qu’elles meurent (…) Elles font partie de la famille », souffle Rémi.
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« On essaye simplement de les sauver »
L’homme a tenté d’en sauver certaines en les transportant dans une bassine jusqu’à la rivière de la Papeava. « C’est un peu difficile car les gens doivent se poser des questions : ‘qu’est-ce qu’ils sont en train de chavirer dans la Papeava ?’ On essaye simplement de les sauver. Je ne peux pas faire plus », ajoute-il.
Remi s’inquiète, en outre, pour les fondations de son habitation. Il estime que l’assèchement soudain des « cavernes d’eau » a pu créer des poches d’air : « Il va y avoir un vide à l’intérieur et cela va fissurer les bâtiments, s’affaisser et, peut-être, s’effondrer ».
Rémi a pris attache avec les autorités, dont la mairie de Papeete. « Ce n’est pas normal. Nous faisons en sorte d’interpeller les pouvoirs publics, au travers de la direction de l’Environnement, pour regarder d’où c’est parti », explique à TNTV, René Temeharo, troisième adjoint au maire.
« Dans ce secteur, il y a beaucoup de nouvelles constructions »
« Actuellement, c’est difficile d’apprécier les choses. Dans ce secteur, il y a beaucoup de nouvelles constructions (…) qui, par la force des choses, ont dû impacter le flux de cette eau. Au niveau de l’Equipement, j’ai envoyé mes techniciens pour regarder ce que l’on peut faire. Il s’avère que ce sont des points techniques qui concernent des géologues. Donc ce n’est pas la compétence de l’Equipement mais plutôt de la Diren », précise l’élu.
Contactée à son tour, le Diren n’était pas en mesure de répondre aux sollicitations de TNTV, ce jeudi.