Des réflexions de lampes torches trahissent une présence illégale, dénonce la jeune association Tamari’i No Te Moana, chaque soir, à Nuuroa. « Depuis début décembre, on a observé 7 groupes de plongeurs la nuit. Quand je dis 7 groupes, c’est pas juste une personne. La première fois qu’on a observé un groupe de pêcheurs début décembre, c’était deux groupes de 4 plongeurs donc 8 plongeurs dans l’eau. Chaque plongeur avait pratiquement un ‘boston’ (bac à poissons, NDLR). Là, on a remarqué essentiellement qu’ils pêchaient du poisson au fusil et récupéraient des langoustes dans la zone.(…) Ce sont souvent en fait des pêcheurs qui viennent d’ailleurs et qui ne respectent pas la règlementation de la zone » indique Bastien Allegret, président de l’association Tamari’i no te moana.
Des zones de ce type, on en retrouve sur 10 communes de Tahiti. La direction des Ressources marines (DRM) a d’ailleurs mis en place une veille participative sur les réseaux sociaux. Une vingtaine d’agents assermentés se tiennent prêts à intervenir. Car entre 3 500 et 4 500 Fcfp le kilos de langouste, la chair de l’animal est particulièrement prisée. « On a constaté depuis quelques mois voire un an, qu’il y avait une grosse pression sur tous les produits de la mer qui ont une forte valeur marchande. Il y a différentes personnes qui peuvent être en infractions : les pêcheurs, les grossistes comme les magasins et même les consommateurs. Il faut savoir que dès qu’une langouste n’a pas la bonne taille ou que c’est une femelle qui porte des œufs, c’est une contravention de 5è classe » explique un agent assermenté de la DRM. Une amende qui peut atteindre 300 000 Fcfp, assortie d’une peine d’emprisonnement et d’une saisie du matériel.