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CHPF : les conditions de travail font fuir les médecins

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Derrière la pénurie d’infirmiers spécialisés se cache un malaise chez les praticiens hospitaliers. Depuis fin 2021, pour l’anesthésie par exemple, 3 spécialistes ont quitté l’hôpital public pour le privé. À cela s’ajoutent deux démissions et deux burn-out. Les conditions de travail sont devenues difficiles à supporter.

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« Nous effectuons au CHPF des gardes de 24 heures. Et le lendemain de ces gardes, le repos de sécurité n’est pas appliqué, n’est pas reconnu dans le statut. Donc officiellement, nous devons continuer à travailler le lendemain d’une garde » dénonce Priscilla Amaru, présidente du syndicat élargi des médecins réanimateurs.

Priscilla Amaru, présidente du syndicat élargi des médecins réanimateurs. (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Des gardes particulièrement contraignantes avec la montée en charge de l’activité. Comme en métropole, le Covid est passé par là. Si en France, le statut des praticiens a été mis à jour, en Polynésie, il date de 1995. Un statut plus que jamais obsolète.

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En métropole, les contrats sont de 35 heures contre 39 en Polynésie. Et la durée d’une garde au fenua compte 2 heures de plus. Des heures de travail qui ne sont pas reconnues au CHPF. Si les médecins touchent une indemnité de pénibilité, c’est la durée maximale de travail qui dérange : de 48 heures en France, cette durée légale est loin d’être respectée en Polynésie : « Régulièrement, nous nous retrouvons avec des semaines de 60 à 90 heures qui se répètent semaine après semaine, pour seulement cinq semaines de repos, de congé annuel, ce qui mène à l’épuisement global de toutes les équipes qui font une permanence de soin et de garde ».

À défaut de réformer la fonction publique dans son ensemble, le syndicat demande a minima une révision urgente du statut des spécialités à garde, au risque de perdre petit à petit ses praticiens.

Au ministère de la Santé, on reconnait l’urgence de réviser le temps de travail des praticiens. Un arrêté pourrait même voir le jour. « Nous travaillons actuellement activement afin d’essayer de déterminer le plus rapidement possible une modification de ce temps de travail et inclure probablement le temps de garde dans le temps de travail » annonce Jacques Raynal, ministre de la Santé.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Sans reconnaissance spécifique des spécialités à garde, le syndicat craint un exode des praticiens hospitaliers. Une situation qui pèse déjà lourd sur les épaules de l’hôpital public.

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