Vous avez été invité par l’association Proscience qui est à l’initiative de cette conférence. Vous êtes spécialiste de vaccinologie et des maladies infectieuses et président honoraire de l’Académie des sciences d’outre-mer. Professeur, l’idée de cette conférence c’est quoi ? C’est de réconcilier la population avec le vaccin en ces temps de crise sanitaire ?
« Oui bien sûr. Mais avant tout c’est d’informer car effectivement on ne peut réconcilier les gens que si l’ensemble de la population ou la majorité réussi à comprendre exactement comment marche un vaccin, quelles sont les démarches pour développer un vaccin. Et alors là je pense, parce qu’on en a l’expérience, j’en suis même plus que persuadé, qu’en informant les gens, les gens reprennent confiance. Ce qu’il faut actuellement c’est effectivement redonner confiance dans la vaccination parce que depuis le début des vaccins, la population avait confiance dans les vaccins qui ont sauvé des millions et des millions de vies c’est indubitable. »
Aujourd’hui vous comprenez les craintes, les peurs ? Il y a quand même eu une course à la vaccination, pour vacciner contre la covid.
« Oui je comprends. Bien sûr que je comprends certains hésitants. je comprends les hésitants de vaccination qu’il faut convaincre. Il y en a d’autres que je comprends moins parce qu’il y a des gens qu’on pourrait peut-être appeler ‘radicalisés’. Alors là, avec toutes les fake news et autres, c’est très difficile pour nous médecins d’essayer de rétablir une vérité et là c’est vraiment très difficile. Mais pour la majorité des gens, les vrais hésitants à la vaccination, oui. En leur expliquant comment le vaccin marche, comment il a été développé surtout, il n’a pas été développé plus rapidement que les autres. Ce n’est pas un vaccin expérimental. Et vous savez qu’aujourd’hui il y a déjà 7 milliards de doses globalement dans le monde, qui ont été injectées. On a donc un recul. D’autant plus que ce qu’on appelle la vaccinovigilance vraiment pour ce vaccin, est très stricte. Elle est bien faite. Peut-être pas partout bien sûr. Mais en France elle est très bien faite, aux Etats-Unis, dans plein de pays. Et donc si vraiment il y avait des effets secondaires graves, évidemment qu’on le saurait. »
On entend souvent Professeur, que ce vaccin ARN messager est susceptible de modifier notre génome, notre ADN…
« Quelle bonne question ! Non. Ce n’est pas possible. Parce que c’est l’ADN qui constitue le noyau avec le support génétique. L’ARN messager ne peut pas rentrer dans le noyau. C’est impossible. L’ARN messager rentre directement dans le cytoplasme des cellules et ensuite va faire fabriquer l’antigène pour donner les anticorps. Mais scientifiquement c’est impossible qu’il rentre dans le noyau. »
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Ce sera une conférence avec des informations factuelles, scientifiques pour vraiment poser à plat toute l’histoire de la vaccination et mieux faire comprendre…
« Absolument. En tout cas c’est ce que je vais essayer de faire. »
Vous allez également échanger avec la population. C’est important ?
« Bien sûr. Répondre aux questions c’est important c’est sûr. Il y aura un temps pour réponses aux questions. »
PRATIQUE
Conférence De la vaccine à l’ARNm : l’exaltante histoire de la vaccination ”
Mardi 23 novembre
Amphi A3 de l’UPF à 17h30