C’est dans l’appartement qu’il espérait acheter que Pierre Convard, 74 ans, nous accueille. Dans ce bâtiment, lui et sa femme sont, avec un autre couple, les derniers résidents. Installé depuis 2006, le couple louait ce bien dans l’espoir de l’acquérir. Mais en 2012, la vente n’a pas pu être réalisée.
« On n’a pas pu me donner mon papier d’accession à la propriété, parce qu’il y aurait un problème au niveau de la défiscalisation à Paris. On a attendu, attendu, et il n’y a rien. », souffle l’homme.
Dans le bloc, les parties communes comme le parking tombent en décrépitude. Nous avons sollicité à plusieurs reprises le promoteur. Une demande d’interview restée sans réponse. Selon son avocat, le manque d’entretien résulte du défaut de paiement des loyers et des charges communes.
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Mais à l’intérieur de l’appartement, de nombreuses fissures sont apparues au fil des années. Des défauts de construction selon les locataires. Aujourd’hui, ils sont nombreux à être partis. Pierre ne paye plus les loyers. Il est sous la menace d’une expulsion et dénonce le manque d’entretien.
« Tous les gens qui étaient ici en 2006, une quarantaine de couples, sont tous partis parce qu’ils voyaient toutes les fuites d’eau, tout ce qui n’était pas réparé, confie Pierre. C’était une catastrophe dans ce bâtiment. »
Dans ce conflit entre résidents et promoteur, deux arrêts ont déjà été rendus par la cour d’appel contre deux locataires qui ne payaient pas leur loyer dans l’attente des travaux de réfection. Ils ont tenté de soulever ce que l’on nomme « l’exception d’inexécution ».
Dans l’ensemble de la résidence, seule une vingtaine de familles vit encore ici. Le jour de notre reportage, notre caméra n’était pas la bienvenue pour filmer des zones non entretenues comme cette piscine. Un gîte à moustiques et un risque sanitaire réel, à l’heure où la Polynésie compte déjà plus d’un millier de cas de dengue depuis le début de l’épidémie. A la surface flottent des cadavres de poussins.