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Rahiti Buchin : « Aucun poisson ne vaut une vie »

(Crédit Photo : TNTV)

TNTV : Un nouvel accident mortel de chasse sous-marine a eu lieu dimanche dernier. On martèle les consignes de sécurité, mais il faut une énième piqûre de rappel. Déjà, on ne part jamais seul en mer.
Rahiti Buchin, président de la Fédération tahitienne des sports subaquatiques de compétition :
« On ne part jamais seul en mer et surtout, quand on part à deux ou à trois, on se surveille vraiment mutuellement. Il ne s’agit pas de partir, on a eu déjà de nombreux cas d’accidents de pêcheurs qui partaient à deux ou à trois, mais qui ne se surveillaient pas mutuellement. Donc il faut vraiment se surveiller du début de la pêche jusqu’à la fin de la pêche. Et comme je l’ai dit, la sécurité passe par soi. En toute humilité, quand on va pêcher, il faut se rappeler que la mer n’est pas notre domaine. On n’est pas venus pour pouvoir évoluer sous l’eau. Donc on s’est appropriés ce lieu et en toute humilité, il faut se dire qu’on n’est pas dans notre élément. Il faut penser surtout à nos familles qui nous attendent à la maison, aux femmes, aux grands-parents, aux enfants qui nous attendent. Et justement pêcher dans la limite de ses capacités et ne pas prendre de risque pour rien au dépend de sa vie. On ne cessera de le répéter, aucun poisson ne vaut une vie, que ce soit un paraha peue, que ce soit un ume. La vie a un prix inestimable, et c’est dommage de mettre ça en jeu juste pour une sortie de pêche. On sait que c’est un sport grisant, c’est motivant de ramener du poisson dans son foyer. Mais ce qui est mieux, c’est de pouvoir le ramener, de consommer avec sa famille (…). Il faut pêcher dans la limite de ses capacités, en toute sécurité, avec pour objectif de ramener du poisson et non pas un drame (…). Il revient à chacun des pêcheurs de vraiment se remettre en cause, vraiment faire un briefing sur sa façon de pêcher et penser à la famille. En tout cas, en plus de tout ce qu’on dispense dans nos formations, on n’inculque ça aussi à nos stagiaires. On revient d’une formation sur Niau, on continue notre processus de formation. S’il y a une formation sur votre île, dans votre commune, assistez-y. On a des cadres au niveau de la fédération qui sont bien formés » .

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TNTV : Peut-on avoir un calendrier des sessions de formation pour ceux que ça intéresse ?
R.B :
« On revient de Niau, dans deux semaines on sera sur Huahine, au mois d’avril on sera à Hiva Oa. On n’a pas encore les dates exactes, mais on se déplacera sur Manihi et sur Takaroa. On a parlé de toutes les formations qu’on fera sur Tahiti et Moorea, on en a commencé déjà certaines. Et sur notre page Facebook, vous pouvez avoir les formations. Aucun poisson ne vaut une vie. C’est le message que je peux passer ce soir » .

TNTV : Il faut rappeler qu’une sortie se prépare et qu’il faut avoir certains réflexes avant de quitter la terre ferme.
R.B :
« La pêche sous-marine est un sport à part entière. On sollicite son corps de manière intense. Cela veut dire qu’on doit être préparé physiquement. Bien dormir, pas de fête la veille (…). L’erreur, dans un autre sport où l’on n’est pas préparé physiquement, ne débouche pas sur cette issue mortelle que nous avons dans notre sport. Et Ça se prépare bien avant. Il y a les conditions météo, mais il y a aussi sa propre forme physique. Il faut pêcher dans la limite de ses capacités, de sa forme du jour. Parfois, on peut être en très bonne forme, mais ne pas avoir bien dormi. Donc il faut écouter son corps, penser à sa famille. Avec déjà ces éléments-là et quelques petites techniques qu’on apprend dans nos formations, on est capable de pêcher comme beaucoup de personnes jusqu’à 80, 70 ans. Et être capable de ramener du poisson dans son foyer » .

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