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Rapport du CESEC : le Pays doit prendre des mesures d’urgence pour lutter contre le diabète

(Crédit photo : CESEC)

Le diabète est une maladie qui se traduit par une hyperglycémie chronique, porteuse à terme de complications sévères et invalidantes. Il présente un caractère épidémique à l’échelle mondiale et la Polynésie française fait partie des pays les plus touchés au monde. La maladie, devenue ces dernières années, la plus importante des affections de longue durée en Polynésie, touche aujourd’hui plus de 12 500 patients dont 90% sont atteints de diabète de type 2. Son développement est avant tout la conséquence d’un environnement défavorable à une bonne hygiène de vie.

Les bouleversements sociaux, culturels, politiques et économiques que la Polynésie a connus sur plusieurs décennies ont entraîné un changement dans les habitudes alimentaires et le mode de vie des populations.

En 2017, les ressortissants couverts par les 4 régimes (RGS, RNS, RSPF et RSS) sont au nombre de 269 652, ils représentent 55,31 milliards de Fcfp dépenses maladie (prestations nature). Les patients diabétiques quant à eux sont au nombre de 9 519 en longue maladie et de 3 042 en maladie, soit 4,7% des ressortissants couverts. Or, ils génèrent à eux seuls 10 milliards de Fcfp de dépenses en maladie (9,731 milliards de Fcfp en longue maladie et 300 millions en maladie), soit 18 %.

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Les chiffres de 2018, les plus récents, mettent en lumière que les ressortissants couverts par les 4 régimes sont au nombre de 272 468 et qu’ils représentent 58,24 milliards de dépenses maladie (prestations nature). Les patients diabétiques sont au nombre de 10 045 en longue maladie et de 2 868 en maladie, représentant  4,7 % de la population couverte. Ils génèrent 10,689 milliards de Fcfp (10,369 milliards de Fcfp en longue maladie et 320 millions de Fcfp en maladie) de dépenses en maladie, soit 18,35%.

Les hospitalisations et la dialyse constituent les premiers postes de dépense de la pathologie, la fréquence ainsi que la gravité des complications ne diminuant pas.

Face à un défi aux enjeux majeurs, la politique publique de santé est restée inefficace, la maladie a continué de progresser dans des proportions alarmantes, malgré une mobilisation des mouvements associatifs et des partenaires concernés, rapporte le CESEC.

Pour le CESEC, le Pays doit prendre en urgence les mesures préventives et curatives qui s’imposent pour riposter efficacement contre l’aggravation dramatique de cette situation. Pour ce faire, le patient doit être placé au cœur des dispositifs et les décideurs politiques doivent faire preuve d’un engagement sans failles.

Des partenariats constructifs, associant les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé ainsi qu’une responsabilisation de chaque individu pourront produire les changements nécessaires pour endiguer le phénomène, et à terme, inverser la tendance actuelle.

Le CESEC a mis en lumière des mesures et actions qu’il considère prioritaires :

En matière de prévention et de promotion de la bonne santé : 

En matière d’économie et de fiscalité :

En termes d’amélioration de la qualité des produits alimentaires locaux :

En matière de prise en charge optimale de la maladie :

En termes de gouvernance et de pilotage de l’ensemble de ces mesures :

« Ces mesures méritent de s’inscrire dans un plan d’action concerté et coordonné à l’horizon 2030, et leurs résultats analysés avec une acuité accrue.
La situation d’urgence sanitaire que connaît la Polynésie française en matière de diabète requiert une reconnaissance solennelle de nos décideurs publics que ce fléau constitue la cause prioritaire absolue. La lutte contre le diabète sera vaine sans un véritable engagement sociétal. Tel est le défi vital que la Polynésie doit relever impérativement », conclut le CESEC dans son rapport.

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