En 2022, nous étions 279 000 en Polynésie française, soit une hausse du nombre d’habitants de 1 % depuis 2017. Un rythme « plus faible qu’auparavant », selon le recensement de l’ISPF. « Le ralentissement démographique amorcé il y a vingt ans se poursuit et la croissance de la population ralentit », constate l’Institut. Entre 2002 et 2007, le nombre d’habitants avait augmenté de 6%, puis de 3,3% entre 2007 et 2012, et de 2,9% entre 2012 et 2017.
C’est bien entendu l’archipel des Iles du Vent qui regroupe la grande majorité de la population, soit 209 980 habitants. A Tahiti, la zone urbaine progresse très légèrement en nombre d’habitants, ce qui n’est pas le cas de la zone rurale qui a enregistré une hausse de 2,6% de ses administrés entre 2017 et 2022.
Dans les îles, la population a progressé de 1,7% aux Iles Sous-le-Vent, une hausse moins rapide que lors du dernier recensement, et de 1,4% aux Marquises. Pour ce qui est des Australes, elle a diminué de 5,4%, et de 0,9% aux Tuamotu-Gambier.
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Autre enseignement du recensement : le taux de natalité diminue et l’espérance de vie s’allonge. Entre 2017 et 2022, le fenua a enregistré en moyenne 3 600 naissances par an pour 1 700 décès. Mais le nombre de bébés a baissé (-500 en moyenne) alors que celui des décès a progressé, notamment du fait de la crise Covid.
Une « double tendance » qui « freine l’accroissement naturel ». Le taux de natalité atteint aujourd’hui 12,9 naissances pour 1000 habitants. En 1992, il était de 26 naissances pour 1000 habitants.
« Avec l’allongement de la durée de vie et la baisse de la natalité, le vieillissement de la population s’accélère », souligne l’ISPF. En 1988, l’âge médian des habitants du fenua était ainsi de 21 ans, contre 34 aujourd’hui. L’espérance de vie, elle, « continue d’augmenter » pour atteindre 79 ans pour les femmes et 75 ans pour les hommes.
Pour ce qui est du solde migratoire, la Polynésie a enregistré plus de départs que d’arrivées sur son sol. Ledit solde est négatif de 1 300 personnes par an entre 2017 et 2022. Un déficit qui s’est accru comparativement à la période 2012/2017 où il était de 1 100 personnes chaque année.
« Entre 2017 et 2022, 20 500 personnes ont quitté la Polynésie française, soit 7% de la population », notamment 4 100 individus âgés de 18 à 25 ans. Chaque année, un jeune adulte sur 10 quitte donc le territoire. Ces départs ont augmenté de 18%, soit près de 3 200 personnes en 5 ans.
Quant aux arrivées, sujet sensible ces derniers mois, elles concernent 14 000 personnes entre 2017 et 2022. « 77% d’entre elles habitaient auparavant en France hexagonale, 11% dans un département ou une collectivité d’Outre-mer et 12% vivaient à l’étranger », souligne l’ISPF. Ces nouveaux arrivants occupent un emploi 7 fois sur 10. 14% d’entre eux sont enseignants ou instituteurs et 15% militaires ou policiers.
Sur ces 14 000 personnes, 2 100 sont natives de Polynésie, « dont un tiers sont âgés de 25 à 39 ans et diplômés du supérieur ». Le nombre de ces natifs qui font leur retour au fenua « est en hausse de 33% » par rapport à la période 2012/2017.
Au total, les natifs du Pays représentent aujourd’hui 88% des habitants et ceux de métropole 8,8%. « En 20 ans, la part des natifs de Polynésie française a progressé d’un point », note l’ISPF, à l’inverse de celle des natifs de métropole qui est en recul de 0,7 point.
Concernant les logements, ils sont au nombre de 101 900, soit une hausse de 7,6% en 5 ans. Le nombre de résidences secondaires a également progressé de 36,9% pour atteindre les 9 200 unités. À Moorea, elles ont « presque doublé » et ont augmenté de 39,9% aux Iles Sous-le-Vent, essentiellement à Bora Bora et à Huahine.
La taille de ménages, quant à elle, « poursuit sa diminution ». Elle passe de 3,5 personnes en 2017, à 3,3 en 2022. Ce chiffre était de 5,2 personnes en 1977. Mais un quart des ménages est composé de plusieurs familles contre à peine 3,9% en métropole. Les familles nombreuses, c’est-à-dire de trois enfants et plus, diminuent pour leur part, passant de 8 à 6%.
Au niveau du taux d’emploi, l’ISPF constate une embellie. Il a progressé de 3% entre 2017 et 2022. 103 300 Polynésiens disent avoir un travail, soit 47% des personnes de plus de 15 ans. Les hommes sont davantage représentés que les femmes (52% contre 42%) mais « cet écart s’est réduit d’un point » ces 5 dernières années. 54% sont salariés du secteur privé, 27% du secteur public et 19% non-salariés.
La part des cadres natifs du fenua a également augmenté. Ils sont 56% à être nés en Polynésie, tous secteurs confondus. Ils n’étaient que 40% en 2002 et 50% en 2017.
Les diplômes demeurent un sésame pour intégrer le marché du travail. 32% des habitants de 15 ans et plus sans diplôme ont un emploi contre 76% des diplômés de l’Université. Ce chiffre est de 50% pour les détenteurs d’un CAP ou d’un BEP
Le nombre de personnes disposant du baccalauréat a aussi progressé. Ils sont aujourd’hui 37% à détenir le diplôme, contre 31% 5 ans plus tôt. C’est toutefois moins qu’en métropole où ce taux s’élève à 49%.