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Rémy Brillant : Papeete a « cette vocation à être ville touristique »

Rémy Brillant, invité du journal


TNTV : Les opérations vacances sont régulières dans la capitale. C’est important de sortir ces jeunes des quartiers, de leur quotidien ?
Rémy Brillant : « Quand on regarde les chiffres à Papeete, on est une commune jeune, pratiquement 50% de la population à moins de 30 ans, donc c’est vraiment une priorité. C’est une richesse la jeunesse. Donc, on essaie d’agir à peu près sur tous les domaines et toutes les tranches d’âge. Nous avons mis en place un plan éducatif local depuis 16 ans. Et tous les ans, on renouvelle ces opérations pour occuper les enfants, pour les sortir un peu de leurs quartiers, pour leur faire découvrir autre chose que leur environnement familial. (…) Cela soulage aussi les parents qui ont parfois du mal à s’occuper de leurs enfants quand ils sont en vacances et qui travaillent. (..) La prise en charge de la mairie est de pratiquement 80%, sur 5 000 Fcfp la semaine, la commune prend 4 000 Fcfp en charge. »


L’inauguration du terminal de croisières est pour bientôt. Papeete est-elle prête ?
« On est prêts. On attend cette opération depuis un certain temps. On a d’ailleurs participé à la définition du programme. Ce qu’on a souhaité, c’est qu’on puisse intégrer un parking. Et cela va être le cas. On va avoir un parking ouvert au public de 220 places, ce qui fait que l’accessibilité au centre-ville va s’améliorer avec cette offre de stationnement. Cela va permettre de repenser aussi le centre-ville parce qu’il y a des obligations urbaines de construction, et notamment en matière de stationnement, qu’on va peut-être pouvoir revoir dans le cadre du PGA (Plan Général d’Aménagement, Ndlr) qui est actuellement en cours d’élaboration. Parce qu’il y a effectivement une offre de parkings qui s’améliore. C’est aussi mieux accueillir les touristes qui viennent en ville. Papeete, c’est aussi une ville touristique avec les bateaux de croisière qui arrivent directement, et c’est une chance, dans la capitale et dans le port. Cela crée bien entendu quelques dysfonctionnements, des embouteillages… mais on a vraiment cette vocation à être ville touristique en accueillant le mieux possible nos touristes. D’ailleurs, on les voit circuler en ville de plus en plus, avec des guides qui sont formés, et ils découvrent la ville, viennent à l’Hôtel de ville, visitent les parcs… ils vont faire du shopping. Ils restent un peu plus longtemps en ville, et c’est tant mieux. »

Mais Papeete est-elle suffisamment attractive pour recevoir les touristes aussi bien en semaine que les week-ends ?
« Papeete a beaucoup de choses à offrir et on a une vraie histoire. On a aussi du tourisme vert qu’on peut proposer avec cette belle vallée de la Fautaua qui accueille pratiquement 10 000 personnes à l’année. Il y a encore certainement des choses à faire, et beaucoup. »

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On le voit, le front de mer de Papeete fait peau neuve, progressivement. Mais il y a aussi toujours l’envers du décor, la misère sociale. Et l’insécurité qui en découle à Papeete est un véritable fléau. Que peut faire de plus la commune ?
« Effectivement, le front de mer est un peu notre vitrine, mais on est très présents dans tous les quartiers de la ville. Nous avons 8 quartiers ‘prioritaires’ où nous faisons de l’accompagnement social, nous avons rattrapé le retard qu’on avait en matière d’équipements de proximité. Nous avons mis en place un plan éducatif local et des projets multiples dans les quartiers pour éviter qu’il y ait du désordre. On ne s’occupe pas que du front de mer. On a aussi des actions dans les quartiers et beaucoup de référents. Dernièrement, quand il y a eu les intempéries, il y avait une vraie solidarité entre les quartiers, les gens s’entraident… On est également très présents avec nos équipes, nos référents de quartier, nos maisons de quartier, et l’ensemble des intervenants. Parce qu’on n’est pas tout seul à intervenir. La ville n’est pas toute seule. On a aussi des associations aidées par la commune pour intervenir dans les différents quartiers de la ville et pour maintenir une certaine cohésion sociale. C’est très important. »

À Mamao Vallon, on parle de réhabilitation depuis de nombreuses années… Qu’en est-il ?
« Mamao Vallon, c’est un grand quartier de la ville. (…) Et on veut effectivement profiter du fait que l’hôpital de Mamao a laissé une opportunité foncière pour repenser le quartier, et en quelque sorte redonner tout cet espace au quartier. Donc il y a des projets qui ont été imaginés, qui sont dans les cartons et qui vont peut-être être repris par le gouvernement actuel, et qui a peut-être envie de réfléchir à nouveau sur ça. (…) Les discussions vont être engagées. En tout cas, nous, on est très présents dans ces quartiers. Le terrain de Mamao Vallon appartient à la commune, don, déjà, on leur offre une possibilité de rester là, et on réfléchit à leur devenir. Il y a une vraie opportunité de repenser l’ensemble de ce quartier et son intégration dans la ville. »

Face au manque de foncier à Papeete, y a-t-il des réflexions sur une augmentation de la hauteur des immeubles d’habitation ?
« On est en pleine réflexion sur le PGA, c’est ce qui règle un peu les règlements de construction et donc on s’interroge effectivement sur la hauteur des bâtiments, mais il n’y a pas que ça comme interrogation. C’est un peu dans le cours et dans le sens de l’histoire. On doit regarder ça. Le conseil municipal doit réfléchir à ces questions, mais c’est vrai qu’il y a une demande. Et il y a des promoteurs qui poussent un peu à ce qu’on puisse monter. C’est faire des économies d’échelle, c’est peut-être mieux rentabiliser le foncier, mais il ne faut pas faire n’importe comment. On a aussi besoin d’espaces, de verdure, d’améliorer notre cadre de vie. Et quand on interroge la population, elle n’est pas très favorable à ce qu’on monte et qu’on se retrouve avec des bâtiments qui vont peut-être amener une certaine vision de la ville qui ne correspond pas tout à fait à la façon de voir les choses polynésienne. »

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