TNTV : Ces images ont choqué certaines personnes. On vous a beaucoup reproché ce dynamitage. C’était vraiment une opération nécessaire ?
René Temeharo, ministre de l’Équipement : « Je parlerai plutôt d’implosion, car le système qui a été retenu était de faire en sorte de percher les rochers et d’introduire un système d’Autostem que nous avons là et qui permet de fragmenter les pierres, tout simplement. Il ne s’agit pas là de faire exploser la montagne Tahuareva comme je l’ai toujours entendu depuis le début de cette opération. Il s’agit là de faire descendre tout simplement ces rochers, qui à l’évidence, sont dangereux ».
Il y a des manifestants qui se sont déplacés sur le site. Ils parlent du caractère sacré de la montagne. Vous les comprenez ?
« J’ai entendu les différentes interprétations. Chacun voit midi à sa porte, je dirai. Mais ce qui est sûr, nous avons envoyé le vendredi 20 de ce mois d’août deux experts, deux archéologues, dont un de la direction de la Culture et du patrimoine, qui est un enfant de Tautira, je tiens à le rappeler pour ceux qui étaient là, et un dans le privé. Qui eux deux, ont mené conjointement cette mission d’expertise archéologique sur le site. Donc leur avis est unanime, je les cite : il n’y a pas eu l’intervention de la main humaine sur ce site. Ce n’est pas un site archéologique, donc par définition il n’y a pas de sculpture ni de pétroglyphe. Je suis quand même un enfant du pays, j’aime mon pays, j’aime ma culture. Je ne peux pas laisser faire des choses… si c’était le cas contraire, on s’y serait pris autrement sur cette situation. »
Et quand on vous accuse d’avoir profité du confinement pour faire cette opération ?
« Je pense qu’on n’a pas les mêmes devoirs envers la sécurité. Sachant bien qu’il y a quand même 3 000 véhicules recensés chaque jour qui passent devant cette montagne. Donc il était de mon devoir et de ma responsabilité de prévoir et d’anticiper des choses qui pourraient devenir [graves] -comme on a pu l’observer il y a quelques années à Faaone où il y a eu un mort suite à la chute de pierres, rappelons-nous du côté de Paea à la grosse Maraa où un 4×4 a reçu un gros bloc de cailloux dont le chauffeur s’est retrouvé 2 mois à l’hôpital. Donc je ne permettrais pas de laisser faire les choses qui pourraient nuire à la sécurité de nos enfants, de nos concitoyens qui, chaque jour, passent devant cette montagne. Avec cette opération, on a fait en sorte de ne cibler simplement que les cailloux. »
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Des éboulements ont déjà eu lieu ?
« Il y a eu 3 éboulements courant 2020. Le dernier était au mois de novembre, c’était arrivé (…) un vendredi soir, donc nos équipes sont intervenues jusque tard. Bien sûr, on n’a pas appelé les journalistes pour venir prendre des photos pendant que nos équipes de l’équipement travaillaient de nuit, pour pouvoir laisser les véhicules par la suite. Effectivement, je me suis engagé aussi à faire en sorte que ces cailloux restent en contrebas de la mer. Donc à partir de ce constat-là aujourd’hui, je suis satisfait du travail effectué par nos équipes au niveau de ces pierres dont je rappelle, on a ciblé la pierre et non pas la montagne. »
Ces pierres, vous allez les exploiter ?
« Non. Depuis quelques années, il y a toujours eu des éboulements à ce niveau-là, on les mettait juste en contrebas, tout simplement, car je me suis aussi engagé vis-à-vis de la population. »
Comment vont se poursuivre ces travaux de sécurisation de la falaise ?
« (…) Du côté de Papenoo, de Mahina, de Mahaena, nous allons mettre un grillage, nous allons re-fixer à nouveau, et puis voilà (…) On aura plus ces cailloux qui pourraient devenir dangereux si on ne faisait rien. (…) Aujourd’hui, j’appelle à se calmer car les choses ont été établies tout en respectant la procédure qui nous est imposée. Aujourd’hui, nous pouvons continuer à travailler d’ici la fin de l’année pour sécuriser, je dis bien, pour l’intérêt général de la population. Il n’y a pas de projet derrière cette opération. Il n’y a pas de lotissement social qui est imaginé par certains qui veulent se faire plaisir pour tout freiner. Il n’y a pas donc d’autres choses à faire que de sécuriser cette montagne, sécuriser le passage pour nos habitants. »