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Ronny Teriipaia : il faut que les enfants se sentent « heureux d’aller à l’école »

Ronny Teriipaia : il faut que les enfants se sentent "heureux d'aller à l'école"

TNTV : Fa’aterehau, quelle est la valeur du baccalauréat aujourd’hui ?
Ronny Teriipaia, ministre de l’Éducation : « Le baccalauréat est toujours un passage obligé pour les études supérieures, donc on ne peut que se féliciter du taux de réussite, notamment en 2022 puisque nous avons eu 81.78% de réussite. Ça ne peut que nous conforter. »

TNTV : C’est au baccalauréat général donc ce taux de réussite. Il me semble qu’au Brevet, le taux de réussite est moins bon, c’est ça ? Comment mieux accompagner les élèves dans leur réussite scolaire ?
Ronny Teriipaia, ministre de l’Éducation : « Je pense qu’il faut donner les moyens à tous les établissements et aux enseignants, surtout, de meilleurs moyens pour les accompagner et atteindre les objectifs. »

TNTV : On parle ici de moyens humains, financiers ? On parle de quels moyens ?
Ronny Teriipaia : « Des moyens humains, mais aussi financiers puisque cela nécessite la mise en place de dispositifs particuliers ou la mise en place d’achats d’outils ou de moyens pour atteindre les objectifs. »

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TNTV : On le sait, l’absentéisme est un frein à la réussite scolaire, tant chez les élèves que chez les professeurs. Comment y remédier ?
Ronny Teriipaia : « Au niveau des élèves, c’est vrai que le taux d’absentéisme est assez fréquent. Donc il faut entamer un dialogue avec les familles, et se demander aussi pourquoi est-ce que les élèves sont démotivés. Les causes sont multiples, mais l’important, c’est que l’enfant se sente bien. Il faut qu’il soit heureux de venir à l’école. C’est ça l’objectif premier. À l’école maternelle, c’est le premier objectif. Il faut que l’enfant prenne plaisir à venir à l’école. Dans ce contexte, si tous les moyens et tous les paramètres sont réunis dans le cadre de la mise en place d’un climat serein, forcément, l’enfant aura envie de venir à l’école. Et c’est pareil pour le secondaire. »

TNTV : Il y a un obstacle au bien-être à l’école : c’est le harcèlement scolaire. À partir de cette semaine, le Gouvernement central organise une heure de sensibilisation au harcèlement scolaire. Hormis sensibiliser les enfants, comment lutter ?
Ronny Teriipaia : « Je pense que le harcèlement est un fléau qui touche véritablement le monde entier. On sait pertinemment qu’au niveau du secondaire, notamment au niveau du collège, la question du harcèlement est quelque chose de récurrent. Je pense que, en dehors de tout ce qui est déjà mis en place, des campagnes de prévention, il faut que tous les partenaires de la communauté éducative mettent en place des discussions, de véritables échanges, et se préoccupent de l’état actuel non seulement de la santé psychologique de chaque élève, parce que les situations sont différentes et selon les contextes familiaux. Donc, il faut s’intéresser à la personne avant tout. C’est pour ça qu’il existe des dispositifs tels que Margaret’s Place pour aider ces enfants à prendre la parole, à s’exprimer et à dénoncer ce qui ne se passe pas bien dans leurs familles. »

TNTV : Vous êtes en fonction depuis près d’un mois. Vous héritez de la réforme des rythmes scolaires engagée par votre prédécesseure. Une réforme prévue pour la rentrée d’août, mais que vous avez suspendue. Pourquoi cela ?
Ronny Teriipaia : « S’agissant des horaires règlementaires de service, c’est déjà appliqué en France depuis 2008. C’est vrai que ça a mis du temps. Ma prédécesseure a engagé cette démarche, mais j’ai estimé que ça a été fait dans la précipitation. Et j’estime qu’il faut prendre le temps de bien discuter avec tous les partenaires de la communauté éducative. Il ne s’agit pas seulement des enseignants puisque ça engage non seulement la société de transport, mais aussi les communes parce que, comme vous le savez, les écoles dépendent des communes. C’est un partenaire incontournable pour pouvoir engager ce dispositif. (…) C’est un travail qui est en cours et qui va se poursuivre parce qu’il faut reprendre les discussions. Pour information, les communes ne sont pas tenues d’assurer la prise en charge des élèves. Mais c’est une aide que les communes veulent bien donner. Mais il faut voir. Chaque cas est particulier. »

TNTV : Vous êtes le tout premier agrégé en reo Tahiti, en langue de France option tahitien pour être exact. De quelle manière souhaitez-vous promouvoir et encourager l’apprentissage et la pratique de la langue ?
Ronny Teriipaia : « Tout d’abord, le fait qu’il y a une agrégation, c’est déjà un moyen de promotion. On est deux maintenant. Il s’agit de renforcer l’apprentissage des langues polynésiennes. C’est vrai qu’il y a beaucoup d’événements culturels qui s’y prêtent, mais le fond du sujet, c’est apprendre à nos enfants à parler. Et ça, ça passe par l’école, mais aussi par les familles. On ne peut pas reprocher aux parents de ne plus parler. C’est normal, c’est le contexte actuel. Simplement, au niveau de l’école, il faut qu’on mette les moyens et qu’on soit partenaires privilégiés pour pouvoir renforcer l’apprentissage des langues polynésiennes dans nos écoles. »

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