Le Secosud a jusqu’au 28 février pour choisir quel opérateur s’en chargera pour les 17 années à venir.
Le Syndicat pour l’électrification des communes de Tahiti regroupe Hitia’a o te Ra, Taiarapu Est et Ouest et Teva I Uta. Soit 11 500 abonnés. Sa principale mission : réaliser les investissements nécessaires à la fourniture d’énergie électrique aux habitants de cette partie de l’île. Depuis 1988, c’est à EDT qu’il a signé une convention de concession. Convention de 25 ans qui a donc pris fin en 2013. Depuis 4 avenants ont été actés pour prolonger la délégation. » Si nous avons pris notre temps pour prendre une décision, c’est que l’enjeu est fort, parce-que c’est un engagement pour 17 ans, et tout ce qui touche à l’électricité est quand même quelque chose de primordial pour la vie de tous les jours » , explique Anthony Jamet, président de Secosud. « Ce qui intéresse l’usager, c’est d’avoir une électricité qui soit distribuée dans de bonnes conditions, avec une qualité de prestation autour, et tout cela, à un prix qui soit abordable ».
La baisse des tarifs au coeur des tractations… mais pas seulement
Les membres de Secosud se sont fixés deux exigences : La baisse des tarifs, et les renégociations des conditions techniques et financières de la délégation du service.
Sans dévoiler les offres de chacun des candidats (soumises à la confidentialité), Teva Rua Nui affirme être capable de proposer une électricité moins chère. Mardi, les maires du Sud qui soutiennent la société indiquaient que Teva Rua Nui envisage un tarif social à 5 Fcfp pour les 30 premiers kWh, au lieu de 17, ainsi qu’un éclairage public à 5 Fcfp pour les 300 premiers kWh au lieu de 31.
« Notre motivation est de montrer aux jeunes de Polynésie que dans notre pays, on est capables de faire des choses sans avoir besoin de faire appel à des structures extérieures », explique Eric Noble-Demay, président de Teva Rua Nui, le seul des deux opérateurs à accepter de s’exprimer. « Il s’agit maintenant qu’on s’émancipe, et que l’on puisse enfin recueillir le fruit de notre travail directement, ici, en Polynésie »
Favorable à EDT, le président de Secosud indique que son principal souci est l’intérêt des usagers du syndicat, en termes de qualité, de garantie, de coût financier et de tarifs, tout cela, dans le respect de la légalité. Quelle prestation de service? Quelle durabilité des prix cassés? Quel niveau d’investissement pour l’entretien? Quelle réactivité vis à vis de l’usager? Ce sont quelques unes des questions qui sont actuellement débattues au sein de Secosud.
L’éventuel basculement de la majorité à l’Est pourrait être déterminant
Secosud comporte 8 membres. Deux maires de chaque commune : Jacqui Drollet et Abel Tehotu pour Hitia’a o te Ra, Gérard Parker et Wilfried Tavaearii pour Taiarapu Ouest, Annabella Teraitetia et Anthony Jamet pour Taiarapu Est. Alain Sangue et Tearii Alpha représentent quant à eux Teva I Uta. Mi janvier, ils sont 5 à s’être positionnés en faveur de Teva Rua Nui.
Ce jeudi, le changement possible de majorité à Hitia’a o te Ra pourrait aboutir au remplacement des membres de la commune au sein de Secosud. Abel Tehotu et Jacqui Drollet, pro-Teva Rua Nui, devraient être remplacés par Dauphin Domingo et Henri Flohr, pro-EDT, quelques jours avant le prochain vote à Secosud.
Un bras de fer politico-économique dénoncé hier par une partie des élus du Sud qui parlent de favoritisme envers EDT. En toile de fond, les luttes de pouvoir pour les législatives et les territoriales influencent les décisions.
Le Sud veut aussi prouver qu’il est capable d’être le fer de lance de la baisse du prix de l’électricité.
Prochain rendez vous : la commission d’attribution du marché de Secosud le 12 février, pour un nouveau vote.
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Quant à la commission d’enquête sur le prix de l’électricité, crée en septembre dernier, et menée par le représentant Antonio Perez, elle poursuit ses auditions. Son rapport final est attendu pour le 13 mars.
Interview d’Eric Noble-Demay , président de Teva Rua Nui