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Simone Veil accueillie dans l’émotion au Panthéon parmi « les héros français »

Une intense émotion a marqué la cérémonie d’hommage qui a rassemblé des milliers de personnes dans le centre de Paris un an après le décès, le 30 juin 2017 à l’âge de 89 ans, de l’une des personnalités préférées des Français.

L’entrée au Panthéon de Simone Veil a été la décision de « tous les Français », qui le souhaitaient tous « intensément, tacitement », a déclaré le chef de l’Etat, dans son discours sur le parvis de l’imposant monument où reposent les « grands hommes » de l’Histoire de France.

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« Nous avons voulu que Simone Veil entre au Panthéon sans attendre le passage des générations pour que ses combats, sa dignité, son espérance restent une boussole dans les temps troublés que nous traversons », a précisé Emmanuel Macron.

Massés sur les trottoirs sous une chaleur implacable, de nombreux anonymes ont essuyé des larmes lorsque les deux cercueils, recouverts du drapeau tricolore, sont entrés par le portail monumental pour être déposés dans la nef du Panthéon. « Pour moi, Simone Veil est le symbole de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Elle incarne la devise républicaine », a résumé Sylvie, une enseignante de 50 ans venue d’Evreux.

Les Français sont invités à lui rendre hommage sous la coupole du Panthéon jusqu’à ce que les deux cercueils soient portés lundi dans le sixième caveau de la crypte en présence des proches.

Le couple Veil reposera aux côtés de Jean Moulin, André Malraux, René Cassin et Jean Monnet, « quatre grands personnages de notre Histoire », qui « furent comme elle des maîtres d’espérance », selon Emmanuel Macron.

Dans son discours, le chef de l’Etat est revenu sur la vie de combat de Simone Veil: la réconciliation après la Seconde guerre mondiale, au cours de laquelle elle a perdu ses parents et son frère en déportation, la lutte pour les droits des femmes et l’engagement pour l’Europe.

« Elle qui avait vécu l’indicible expérience de la sauvagerie et de l’arbitraire savait que seuls le dialogue et la concorde entre les peuples empêcheraient qu’Auschwitz ne renaisse sur les cendres froides de ses victimes. Elle se fit combattante de l’Europe », a déclaré Emmanuel Macron.

« Nous devons à Simone Veil de ne pas laisser les doutes et les crises qui frappent l’Europe atténuer la victoire éclatante que depuis 70 ans nous avons remportée sur les déchirements et les errances des siècles passés », a-t-il ajouté. Avant d’adresser un message à ses concitoyens en prenant en témoin la défunte: « Puissions-nous sans cesse nous montrer dignes comme citoyens et comme peuple des risques que vous avez pris et des chemins que vous avez tracés, Madame ».

Présents parmi les invités, l’ex-président François Hollande a estimé que l’entrée au Panthéon était « le meilleur message qu’on pouvait donner » à l’heure où l’Europe se déchire, notamment sur l’accueil des migrants. Son prédécesseur Nicolas Sarkozy a appelé à retenir les leçons de « l’héroïne du XXe siècle ».

Pour Emmanuel Macron, la Panthéonisation de Simone Veil permet de rendre aux justice aux femmes, qui n’étaient jusqu’à présent que quatre à y être inhumées. « Avec Simone Veil entrent ici ces générations de femmes qui ont fait la France sans que la nation leur offre la reconnaissance et la liberté qui leur étaient dues », a-t-il déclaré.

Dans la foule, Béatrice, 43 ans, est venue avec ses enfants pour qu’ils se rendent compte de « la manière dont elle a œuvré pour la liberté des femmes, pour qu’elle puissent choisir leur métier, choisir d’avoir des enfants ou pas ».

La cérémonie a été rythmée par la musique et les chants, comme « l’Ode à la joie », de Beethoven, devenu l’hymne européen. L’émotion a été particulièrement palpable lorsque les jeunes choristes de la Maîtrise de l’Opéra Comique ont chanté a capella « Nuit et brouillard », la chanson de Jean Ferrat consacrée aux victimes des camps de concentration.

Simone Veil « portait sur le bras gauche le stigmate de son malheur, ce numéro 78.651 de déportée à Birkenau. Il sera gravé sur son sarcophage », a déclaré Emmanuel Macron. Avec elle « c’est la mémoire des 78.500 juifs et tziganes déportés de France qui entre et vivra en ces lieux ».

Un autre moment poignant a été la minute de silence, « habitée » par la diffusion du « bruit du silence du camp » de concentration de Birkenau-Auschwitz où a été interné Simone Veil. Un silence marqué par les bruits de la nature et le chant des oiseaux, seuls habitants des lieux.

AFP
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