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Surf : la WSL dans « l’incertitude du maintien des épreuves à Tahiti », selon Moetai Brotherson

Crédit : Archives AFP/Brian Bielmann

« La WSL ne viendra plus en Polynésie, passé 2024, sans aide du Pays » : c’est ce qu’a annoncé le président Moetai Brotherson en plateau lors de l’émission Debrief sur TNTV vendredi.

Le débat portait sur un sujet brûlant : celui de l’organisation de l’épreuve de surf des Jeux olympiques 2024. Le président du Pays, au côté de Barbara Martins-Nio, représentant Paris 2024, tentait de répondre aux interrogations de Cindy Otcenasek, présidente de l’association de défense de l’environnement Vai Ara o Teahupoo et de Milton Parker, vice-président de l’association Atihau de la servitude du PK 0.

Les associations, opposées à la mise en place d’une nouvelle tour, en aluminium, espèrent que Paris 2024 se contente de la construction actuelle, en bois. Mais le président du Pays a tenu à mettre les choses au point : « On ne pourra plus utiliser l’ancienne tour en bois, du moins tant qu’elle n’aura pas obtenu sa certification »

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La tour en aluminium quant à elle est déjà prête : « Cette tour a déjà été payée et a déjà été fabriquée. Si on veut une autre tour, il va falloir repayer, et refaire. Elle a été fabriquée par NCI, une entreprise polynésienne, sur un cahier des charges qui est issu de ce qui a été exprimé comme besoin par le comité olympique. Ce sont des besoins différents de ceux de la WSL en terme de nombre de personnes bien qu’il a été réduit. »

Autre solution proposée par les associations : une tour montée sur la terre ferme, pour préserver les coraux : là aussi, il semble y avoir une impasse. « La réponse que j’ai du comité olympique, c’est que c’est très difficile de juger une épreuve olympique depuis la terre. Il y a trop de distance. »

Trop cher

La polémique autour de la tour des juges a mis au grand jour le souci de conformité de l’édifice en bois. « Il faut bien rappeler que si on en est aujourd’hui avec un projet d’une nouvelle tour, c’est parce que la tour actuelle des juges n’est pas conforme », a déclaré en début de semaine le président de Paris 2024 Tony Estanguet.

De son côté, si la WSL s’est jusqu’à présent « accommodée de la tour en bois qu’elle utilise depuis une vingtaine d’années. Il faut que ce soit clair aujourd’hui qu’elle ne pourra pas le faire sur les prochaines épreuves. Ce n’est pas comme si elle avait le choix. La tour en bois ne pourra plus être utilisée », a affirmé le président du Pays.

La World Surf League pourrait-elle dans ce cas utiliser la nouvelle tour en aluminium ? Selon une source proche du dossier, le coût de montage et démontage de cette tour serait trop élevé : il est estimé entre 13 et 18% du coût global, bien plus élevé que pour la tour en bois.

« Est-ce qu’elle va utiliser la tour en aluminium ? La question est essentiellement financière puisque le montage et démontage de la tour en aluminium est plus cher que l’actuelle tour en bois », a également déclaré le président sur TNTV.

Au-delà du coût du montage-démontage de l’édifice, la WSL ne gagne rien à venir en Polynésie. Elle perdrait même de l’argent. « Ça coûte cher à la WSL de venir organiser une compétition ici où ils n’ont pas un marché local qui est celui qu’ils ont ailleurs pour écouler des goodies pendant les épreuves. L’organisation d’une épreuve de la WSL à Teahupoo coûte de l’argent à la WSL, ne leur en rapporte pas ».

Pour que la Tahiti Pro, épreuve officielle du tour professionnel, soit maintenue, il faudrait que le Pays compense… « Je me suis engagé auprès de la WSL à réfléchir avec eux à un engagement pluriannuel pour faire en sorte que les épreuves de la WSL soient maintenues ici. Parmi ces engagements il y aura une forme de compensation de la part du Pays pour faire en sorte que ça ne coûte pas plus cher à la WSL d’utiliser la nouvelle tour que l’ancienne. C’est aujourd’hui ce que je peux faire de mieux. Mon souci, c’est de m’assurer qu’après les JO, la WSL continue de venir. Parce que pour l’instant, 2024 c’est maintenu. 2025, c’est encore un point d’interrogation. »

« Combien ça va coûter au contribuable polynésien de maintenir ces Jeux et de compenser le coût du montage et du démontage ? » a questionné Cindy Otcenasek. « Le contribuable polynésien va devoir payer les prochaines années une tour qui va être montée et démontée pour un organisme privé, ce n’est même pas d’intérêt public. Ces Jeux nous donnent un héritage financier. »

La question reste en suspens. En attendant, la ministre des Sports Nahema Temarii s’est envolée pour la métropole et a annoncé que les travaux pour les fondations de la tour en aluminium sont suspendus jusqu’au 20 novembre…

Pour revoir l’émission Debrief du 27 octobre, cliquez ici

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