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Théo Malraison, un enfant fa’a’amu sur le chemin du retour au fenua

Théo Malraison n'est pas retourné au fenua depuis 2005 (Crédit Photo : TNTV)

Théo Malraison, un enfant fa'a'amu sur le chemin du retour au fenua


Il n’était âgé que de trois semaines quand il est arrivé en France. Le Polynésien Théo Malraison, enfant fa’a’amu adopté de façon ouverte par une famille métropolitaine, est aujourd’hui un jeune homme accompli à Paris, où il exerce son métier de décorateur d’intérieur. Un quotidien rythmé par le travail qui ne l’a pas éloigné de ses rêves de retour au fenua, où vit sa famille biologique. Il s’apprête à y revenir pour la première fois depuis 2005.

« Mon frère aîné a quatre ans de plus que moi. Mes parents adoptifs étaient déjà partis une première fois en Polynésie pour l’adopter. Ils sont revenus me chercher quatre ans plus tard, raconte-t-il. Mes parents biologiques n’avaient pas les moyens de pouvoir nous élever« .

Théo découvre à l’école que lui et son frère ont été adoptés. Il se souvient d’un regard cru des autres enfants. « En métropole, l’adoption n’est pas du tout perçue pareil qu’en Polynésie. Ici, j’ai beaucoup d’exemples de personnes qui m’ont dit : « tes parents t’ont abandonné », « on n’a pas voulu de toi ». Il y a un discours très dur vis-à-vis de l’adoption » . Une vision bien différente de ce qu’il connaît de la Polynésie. « Le fa’a’amu n’est pas perçu comme ça. C’est un don d’enfant, avec l’espoir qu’il puisse grandir ailleurs et avoir une meilleure vie » , estime-t-il.

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Plus tard viennent les questionnements identitaires et la recherche des origines. « J’ai senti ce besoin d’appartenance là naturellement, confie-t-il. J’ai reçu un héritage génétique qui me rappelle tous les jours que je suis Polynésien. Je chante tout le temps, je joue de la musique, je dessine… C’est un héritage que je n’ai pas reçu de mes parents adoptifs, c’est quelque chose qui coule dans mes veines » .

Théo révèle avoir fait un « gros travail sur (lui)-même » pour faire la part des choses entre ses deux identités et trouver une forme d’apaisement. « Mon histoire n’a été que de l’amour. Il faut en avoir beaucoup pour porter ses enfants pendant 9 mois dans son ventre, accepter de se séparer d’eux et les donner à des inconnus. Il faut aussi avoir beaucoup d’amour pour aller chercher des enfants à lautre bout du monde et les élever comme s’ils étaient les siens. Et il faut avoir beaucoup d’amour pour vivre loin de ceux que l’on aime » , conclut-il.

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