Timi n’est pourtant pas du genre à se vanter de son parcours, qu’il ne juge pas vraiment exceptionnel. Le jeune homme de 29 ans originaire de Tahiti vit en ce moment à Taiwan. Il est pilote pour la compagnie Eva Air. « Je n’ai pas fait de grandes études. Juste un bac S obtenu sans trop de gloire… Le bac étant donné a tout le monde de nos jours », estime-t-il.
Le jeune homme a toujours été impressionné par les avions. Mais il n’imaginait pas devenir pilote un jour, pensant que cette voie lui était inaccessible. Après son bac, il a tout de même décidé de se lancer. Timi est parti en métropole pour entamer une formation de pilote de ligne.
À 21 ans seulement il devenait pilote instructeur à Tahiti, « ce qui consistait donc à apprendre à des élèves à piloter pour qu’ils puissent passer leurs premiers diplômes d’aviation, théorique, mais aussi pratique ».
C’est lors d’un vol avec un élève qu’il doit faire face à une situation d’urgence. « C’était il y a quelque temps déjà. Ce n’était pas vraiment un atterrissage d’urgence… Je dirais plus un atterrissage de précaution », tempère Timi.
« Nous avions prévu une navigation en partance de Tahiti, un survol des îles en direction de Bora Bora, et retour sur Tahiti. En tant qu’instructeur, l’élève est pilote, mais je reste aux commandes et prêt à tout moment.
Pendant la première partie du trajet, tout se déroulait bien. Au retour, au départ de Bora donc, tout se passait bien jusqu’à l’altitude de croisière d’environ 2300 m. En passant entre Taha’a et Raiatea, les paramètres indiquant des informations diverses du moteur (comme la pression et la température de l’huile) ont commencé à changer ».
Timi a rapidement analysé les données et il a estimé que le moteur de l’avion pourrait s’arrêter de fonctionner. Et rapidement, l’avion a perdu en puissance. « Difficile de rentrer à Tahiti dans ces conditions. J’ai donc décidé de me poser à Huahine avec très peu de puissance du moteur en utilisant principalement un vol plané et le vent qui me poussait. Un bon cas pratique pour l’élève qui était avec moi ! On a préparé la cabine pour un éventuel amerrissage, mais heureusement, tout s’est bien passé ».
C’est Raimiti Ravello qui lui a particulièrement donné envie de se lancer dans cette aventure YouTubesque. « Lors d’un de mes séjours à Tahiti, nous avons discuté et il m’a aussi poussé à le faire. À la base, je suis quelqu’un de très timide. Ça peut paraître différent à l’écrit, car caché derrière un écran, il y a une certaine facilité. À l’oral ou en face à face, c’est très différent et je reste assez réservé. Les vlogs c’est une manière de se dépasser malgré les nombreuses critiques que l’on reçoit… »
Sa chaîne YouTube lui permet surtout de « faire voyager » sa famille restée au fenua. « Je me suis rendu compte que je voyais et vivais des choses merveilleuses partout et surtout que je rencontrais des gens formidables, d’horizons différents avec des histoires différentes. »