Des dizaines de véhicules les uns derrière les autres… Jeudi 4 mars, les automobilistes qui se rendent à la mi-journée vers Mahina, Papeenoo et Hitiaa o te ra sont pris de court. Une alerte Tsunami est déclenchée par les services de l’Etat. Rapidement, les zones à risque doivent être évacuées, et par conséquent interdites d’accès pour faciliter les déplacements des habitants vers les hauteurs.
Mais, premier couac, selon le haut-commissariat, 9 sirènes ont été déclenchées sur la côte Nord de Tahiti et 2 dans les 2 baies concernées de Moorea.
Si elles ont bien sonné sur l’île sœur, ce n’est pas le cas à Tahiti. Seule la sirène de Mahaena a retenti.
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Y a-t-il une défaillance technique dans le système d’alerte ? Faut-il prévoir une maintenance plus régulière des sirènes ? Sont-elles suffisamment testées ? Autant de questions que les élus se posent depuis jeudi.
Faute d’alerte sonore, des décisions ont été prises, comme à Mahina par exemple où les parents d’élèves ont été appelés pour récupérer leurs enfants. Certains établissements ont suivi la consigne de se rendre vers les hauteurs. Pour d’autres, il a fallu s’adapter rapidement. Une situation qui a semé la confusion dans la chaîne d’information.
De nombreuses habitations sont aussi situées au niveau de la mer, à la Pointe vénus ou à Hitimahana, Les habitants n’ont pas tous quitté les lieux, soit pour surveiller leur maison, soit par manque d’information.
Autre couac : la gestion de l’information. Les messages d’alertes du haut-commissariat ont été transmis d’abord par les réseaux sociaux avant d’être relayés par les organes de presse. Mais au fenua, près de la moitié des Polynésiens n’ont pas accès à internet. Sur les barrages routiers, mais aussi dans les communes de la zone à risque, on déplore le manque de communication pour rassurer. La montée des eaux envisagée n’a finalement pas touché le littoral. Mais elle a entrainé avec elle une vague de d’interrogations.
Cédric Bouet, directeur de cabinet du haut-commissaire
« La question de l’alerte tsunami est une problématique que nous connaissons même si ce sont des événements qui sont finalement relativement peu fréquents. L’alerte tsunami est déclenchée sur la connaissance d’un tremblement de terre dans une zone plus ou moins lointaine de la Polynésie française dans le Pacifique. C’est le centre de Hawaii, le centre d’alerte des tsunamis qui diffuse sur l’ensemble du réseau des administrations, des sites de gouvernements du Pacifique, un message d’alerte pour dire qu’un tremblement de terre a eu lieu. Ensuite, de première modélisations sont données et nous font connaitre si on est sur une zone concernée par les effets de ce tremblement de terre qui, traditionnellement, peut prendre la forme d’une vague de type tsunami. Ça a été le cas jeudi dernier (…) où très vite, nous avons su qu’il y avait une menace quelques heures après un tremblement de terre au large de la Nouvelle-Zélande, pour les côtes de la Polynésie française sur trois de ses archipels (…)
Dès que nous avons conformation d’un phénomène, nous étudions le phénomène pour voir s’il y a lieu ou pas de nous placer en vigilance renforcée voire même en vigilance tsunami. Nous avons très régulièrement des alertes tsunami parce que nous avons des tremblements de terre. On est sur une zone de failles, de sismicité assez importante. Et tous n’ont pas une ampleur telle qu’elle justifie une action administrative. Tel n’était pas le cas jeudi puisque nous avons eu plusieurs tremblements de terre dans le courant de la nuit. Et puis, le dernier tremblement de terre d’une magnitude de 8.1 magnitude importante, a très vite révélé qu’il y avait un risque de tsunami fort sur la Polynésie avec des vagues de 1 mètre voire 1.50m sur les côtes des îles du Vent. Dès que cette connaissance est à notre niveau, nous allons activer notre dispositif de crise, c’est-à-dire actionner au sein du haut-commissariat le PC de crise qui réuni l’ensemble des forces qui d’une manière ou d’une autre vont prêter leur assistance aux secours et à la population. (…) Le phénomène n’a pas eu l’intensité annoncée mais il y a eu lieu »