Loin de l’exultation, les partenaires sociaux ne cachaient pas non plus leur satisfaction après l’annonce du président Fritch. Pour Christophe Plée, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), « on commence par un premier pas. (…) On essaie à la fois de préserver le pouvoir d’achat, l’inflation, et en même temps de continuer notre projet de réforme qui est obligatoire. »
Du côté de l’association des consommateurs te Tia Ara, si la crainte de la flambée des prix reste présente Makalio Folituu le président, salue le geste : « c’est une bonne nouvelle pour les consommateurs. On s’inquiétait effectivement de la hausse des prix et de l’arrivée de la TVA sociale. »
Pour l’UNSA Polynésie à l’origine de la grève du 17 mars dernier, on est surtout soulagé d’avoir obtenu l’attention du gouvernement… « Effectivement, pour nous c’est une satisfaction dans la mesure où lors des deux premières rencontres avec le ministre de l’Economie, nous n’avions pas eu ni d’avancée ni satisfaction donc là, effectivement pour nous, c’est une petite victoire » déclare Thierry Barrère, secrétaire général de la fédération UNSA éducation de Polynésie française.
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Enfin du côté des économistes, si ce geste du gouvernement mérite d’être salué, il faut néanmoins raison garder. Car outre son taux, cette nouvelle taxe pourrait venir complexifier sa mise en place à contrario d’une TVA classique comme initialement prévue : « Le problème qu’on a maintenant c’est qu’effectivement, comme ça n’est pas une TVA, ça crée un certain nombre de distorsions qu’on aurait évitées avec une TVA. Maintenant si on avait mis une TVA directement tout aurait été beaucoup plus simple mais il aurait aussi fallut afficher un taux plus élevé, souligne Florent Venayre. C’est-à-dire que s’agissant d’un taux ramené à 1, il aurait fallut peut-être afficher 3. »
Avec une situation économique qui évolue de jour en jour et un deuxième volet fiscal attendu au lendemain de l’élection présidentielle, nul doute que la dynamique inflationniste se heurte à nouveau à la pression populaire.
Suite au vote mardi à l’Assemblée de l’abaissement du taux de la contribution pour la solidarité, l’intersyndicale a tenu à réagir également par communiqué : « la baisse de 1,5% à 1% du taux de la contribution à la solidarité ne modifie pas fondamentalement la mécanique de l’inflation. Au lieu de 6% ce serait 4% d’inflation intérieure qui s’ajouterait à l’inflation importée estimée elle entre 6 et 10% avec un total supérieur à 10% à la fin de l’année 2022 ».
« Après les insultes de certains syndicalistes plus soucieux de préserver leur intérêt que les intérêts de la population aux revenus modestes, le ministre en charge de la PSG a pris le relais depuis le vendredi 18 mars. Aux élus de l’APF il ment, il salit l’intersyndicale la comparant à un regroupement de ‘riches' » peut-on lire dans le communiqué. « Il protège les riches des professions libérales, les gros prestataires de services et les gros commerçants qui contribuent beaucoup moins que les salariés à la solidarité avec des taux de CST ridiculement bas. Ils matraquent les petits prestataires, commerçants et patentés. Nous n’avons pas demandé à ne pas payer, nous avons demandé la transparence et l’équité devant l’impôt » souligne l’intersyndicale.
Plusieurs autres sujets sont abordés dans le courrier, comme le versement des prestations de la CPS ou le plan dit « Marshall » de blocage des prix.
L’intersyndicale demande « le respect de son positionnement, le respect de ses responsables. L’insulte n’est jamais la bonne méthode. Nous n’acceptons pas d’être maltraités par un ministre qui doit encore faire toutes ses preuves dans un domaine nouveau pour lui : l’économie ».